LES
MÉCANISMES DE PRÉVENTION, DE GESTION ET DE RÈGLEMENT DES CONFLITS
DES ORGANISATIONS AFRICAINES
par
Hassatou Balde
Doctorante à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Résumé :
L’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont
chacune créé un Mécanisme, respectivement en 1993 et 1999, afin de se doter
de moyens institutionnels pour mieux gérer les crises et les conflits dans la région
de leur ressort. Si le Mécanisme de la CEDEAO se construit progressivement, des
interrogations s’imposent sur le sort de celui de l’OUA, qui doit disparaître
au profit d’une autre organisation, l’Union africaine.
Abstract :
Organization of African Unity
(OAU) and Economic Community of West African States (ECOWAS) have each
established a Mechanism for Conflict Prevention and Management, respectively in
1993 and 1999. The purpose of these institutional mechanisms is to provide their
organization the framework to assume responsibility of promoting peace and
security in African region and sub-regions. But when the ECOWAS Mechanism is
setting progressively its structures, interrogations arise about the future of
the OAU Mechanism. These questions because, OAU is getting at its end. It will
be replaced by a new pan african organization, the African Union.
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L’engagement
de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) dans les opérations de maintien de la paix a montré
les limites des organisations africaines dans ce domaine. L’application du
Chapitre 8 de la Charte des Nations Unies s’est traduite sur le continent
africain par un désengagement de l’ONU. En vertu de ce chapitre, le Conseil
de sécurité peut utiliser les organisations régionales pour maintenir la paix
et la sécurité internationales, qui reste toutefois de sa principale
responsabilité. Le Conseil de sécurité a étroitement collaboré avec des
organisations régionales comme l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
(OTAN)
et l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) dans
la résolution des conflits dans la région des Balkans. Il a par contre limité
sa coopération avec les organisations régionales africaines à un appui
logistique et financier, comme l’a montré son effacement dans la gestion des
conflits au Libéria, au Rwanda, au Burundi et son désengagement en Somalie.
Dans ce dernier cas, après l’échec des opérations « Restore Hope I et
II », l’ONU s’est déchargée de sa responsabilité principale sur les
organisations régionales comme l’OUA et l’Autorité Intergouvernementale
pour le Développement (IGAD) .
Même si l’insécurité persiste en Somalie, les efforts diplomatiques de ces
deux organisations ont permis la tenue d’une conférence de réconciliation en
août 2000 entre les différentes factions. Ce qui a abouti à la désignation
d’un président et à la formation d’un gouvernement de transition.
Les
organisations africaines ne sont pas en mesure d’assumer seules ces opérations
de maintien de la paix. Elles ne disposent ni des moyens financiers, ni des
moyens institutionnels, pour gérer les crises et conflits très nombreux en
Afrique. La présence de l’ONU reste également indispensable pour veiller au
respect des principes des opérations de paix. Par exemple, la CEDEAO a été
critiquée pour les exactions commises par sa force d’interposition en Sierra
Léone. Cette force est également perçue comme un outil de la politique étrangère
du Nigeria, membre dominant et principale composante de cette force.
Pour
pallier leur carence de moyens, l’OUA et la CEDEAO essaient progressivement de
se doter d'institutions pour s’adapter à leurs nouveaux objectifs. Elles ont
ainsi chacune mis en place un Mécanisme de prévention, de gestion et de règlement
des conflits. Les deux mécanismes se sont largement inspirés des structures
onusiennes chargées du maintien de la paix.
I.
– Les Mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits, un
outil pour renforcer les capacités africaines en matière de maintien de la
paix
Le
Mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l’OUA a
été créé en juin 1993 au Caire.
Il a pour objectif de permettre à l’OUA de se doter des moyens de réduire
les crises et les conflits qui sont nombreux sur le Continent. Le protocole
relatif au Mécanisme de la CEDEAO a été signé en décembre 1999 à Lomé au
Togo. L’Organisation ouest africaine avait déjà institué un Moratoire sur
l’importation des armes légères lors de son sommet extraordinaire qui
s’est tenu à Abuja au Nigeria les 30 et 31 octobre 1998.
Les
deux mécanismes axent leur champ d’action tant au niveau de la prévention et
de la consolidation de la paix qu’au niveau des opérations de maintien de la
paix.
A.
- Prévention et consolidation de la paix
Dans
le domaine de la prévention des conflits, les deux Mécanismes visent à éviter
que certaines situations ne dégénèrent en conflits par le déploiement de
l’action diplomatique et les négociations. C’est dans cet objectif que les
deux tiers du Fonds Spécial de l’OUA pour la paix créé par la Déclaration
instituant le Mécanisme de l’OUA, ont été consacrés aux efforts
diplomatiques en vue de la résolution des crises et conflits au Burundi, en
Sierra Léone, en République Démocratique du Congo, aux Comores et en Somalie.
En 1996, l’Organisation panafricaine a mis en place à son siège d'Addis
Abeba, un centre de gestion des conflits comprenant une section d’alerte précoce
qui a pour mission de détecter les signes qui laissent présager l'éruption
d'une crise dans une région africaine donnée.
Dans
le cadre de son Mécanisme, la CEDEAO a prévu un système d'alerte sous-régional
qui a pour fonction d'analyser les facteurs pouvant affecter la paix et la sécurité
en Afrique de l’Ouest, en fournissant des informations journalières. Et pour
faciliter la collecte des informations, la région ouest africaine a été divisée
en 4 zones d'observation et de suivi dont les quartiers généraux seront basés
à Banjul (Gambie), Ouagadougou (Burkina Faso), Monrovia (Libéria) et Cotonou
(Bénin). Ces bureaux d'observation et de supervision doivent soumettre leurs
rapports au centre d'observation et de suivi du Secrétariat exécutif qui
analysera les informations collectées. Dans le cadre de son Moratoire, la
CEDEAO envisage également de lutter efficacement contre la prolifération et le
trafic illicite des armes légères. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce
Moratoire, il est prévu une harmonisation par les Etats membres, de leurs législations
sur les armes. Chaque Etat membre doit également mettre en place une commission
de lutte contre la prolifération et le trafic des armes légères.
B.
- Opérations de maintien de la paix
Le
Mécanisme de L'OUA privilégie la prévention des conflits aux opérations de
maintien de la paix. L’organisation africaine a sans doute tiré les leçons
de l’échec de son intervention au Tchad en 1981. Cependant, elle n’est pas
totalement absente des théâtres de ces opérations. Elle collabore de façon
étroite avec l'ONU dans le cadre de la Mission des Nations Unies en Éthiopie
et en Érythrée (MINUEE). Elle a également envoyé des missions
d’observation au Burundi et aux Comores.
Quant
au Mécanisme de la CEDEAO, il a institutionnalisé la Force ouest africaine
d'interposition (ECOMOG),
qui existait de façon ad hoc depuis 1990. L'ECOMOG sera composé des
contingents provenant des États membres qui doivent les équiper et les entraîner.
Après trois mois d'opération sur le terrain, La CEDEAO prend en charge le
financement et la logistique des troupes, ce contrairement au système qui prévalait
avant le Mécanisme et qui faisait supporter aux États l'entière prise en
charge de leurs soldats. Toutefois, ces Etats ont dans la plupart des opérations
bénéficié du soutien logistique et financier d'Etats occidentaux. Avec le Mécanisme,
c’est le fonds spécial pour la paix du Mécanisme qui doit financer les opérations
de maintien de la paix.
Le commandant de la force doit fournir un rapport au Secrétaire exécutif.
Les
forces d'intervention des deux Mécanismes ne sont pas parfaitement au point même
si l'OUA et la CEDEAO ont déjà monté des opérations de maintien de la paix
avant la création des mécanismes. L’OUA avait organisé une opération de
maintien de la paix au Tchad en 1981 et la CEDEAO au Libéria (depuis 1990), en
Sierra Léone (depuis 1997) et en Guinée Bissau (1998-1999). Ces opérations
ont mis en exergue le manque de préparation et la mauvaise formation de
certains contingents. Il suffit de rappeler ici les exactions commises par les
troupes de l’ECOMOG au Libéria et en Sierre Léone.
Pour
aider les Africains à disposer de troupes mieux préparées aux opérations de
maintien de la paix, des programmes de formation sont organisés dans un cadre
bilatéral ou multilatéral par les puissances occidentales.
Il s’agit, entre autres, des programmes français « RECAMP »,
américain « ACRI »,
et de séminaires britanniques. Ces programmes visent à former les contingents
africains au maintien de la paix. Une meilleure coordination de ces programmes
s’impose et consisterait à les faire fusionner. La formation dans un cadre
unique des soldats de culture militaire et de langues différentes peut atténuer
certains dysfonctionnements des opérations de maintien de la paix. En effet, un
des problèmes de ces opérations est la difficulté de communication, résultant
de la différence de langue, que ce soit entre les contingents, ou entre les
contingents et leur commandement. Dans le cadre de l’ECOMOG, il y a une
rivalité entre anglophones et francophones, et l’école de maintien de la
paix de la CEDEAO de Zambakro en Côte d’Ivoire est un cadre qui peut
contribuer à l'atténuer.
II.
- Des structures de décision et d’administration plus souples
La
création des Mécanismes vise à doter les organisations africaines de
structures plus souples, afin de faciliter la prise de décision. Les structures
des organisations africaines, toutes construites suivant le même modèle, ne
sont en effet pas très adaptées pour répondre à une situation d'urgence.
Suivant ce modèle, c'est la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernement
l’organe suprême qui dispose du pouvoir de décision. Or, elle est composé
de l’ensemble des Etats membres de l’Organisation - 53 en ce qui concerne
l’OUA et 15 pour la CEDEAO (depuis le retrait de la Mauritanie) -, ce qui rend
très difficile l'adoption d'une décision dans un bref délai (notamment dans
le cas de l'OUA).
A.
- Les organes de décision des Mécanismes
Avec
les Mécanismes, des structures de décision plus souples ont été mises en
place. Ces structures sont largement inspirées du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il s’agit de l’Organe central du Mécanisme de l’OUA et du Conseil de sécurité
et de médiation du Mécanisme de la CEDEAO.
L’Organe
central de l’OUA est constitué de 15 à 17 membres du Bureau de la Conférence
des Chefs d’État et de Gouvernement, élus pour une année suivant une répartition
géographique équitable.
Le Conseil de sécurité et de médiation de la CEDEAO est composé de 9
membres, élus pour deux ans.
Sont
automatiquement membres de l’organe de décision, le Président en exercice de
l'OUA ou de la CEDEAO et son prédécesseur. Les décisions sont prises à la
majorité des deux-tiers. Elles peuvent être prises au niveau des Chefs d'États
et de Gouvernement, des Ministres des Affaires étrangères pour l'OUA et des
Ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur pour la
CEDEAO et des ambassadeurs accrédités à l'OUA ou à la CEDEAO. Ces organes
peuvent autoriser les interventions politiques et militaires. Ils déterminent
le mandat et les modalités d'intervention dans le cas d’une opération de
maintien de la paix.
Dans
le cadre de son action, le Conseil de sécurité et de médiation de la CEDEAO a
créé une Commission de la Défense et de la Sécurité composée des
Responsables militaires des Etats membres du conseil.
Cette commission examine les questions militaires. Le Conseil de sécurité et
de médiation doit également travailler en étroite coopération avec le
Conseil des sages.
B.
- Des structures administratives plus adaptées
Un
autre apport de chacun des Mécanismes a consisté en la restructuration du Secrétariat
de chaque Organisation suivant le modèle onusien et en l'attribution de larges
pouvoirs à leur Secrétaire. Ces derniers ont la responsabilité
administrative, opérationnelle et politique des opérations de paix. A l'instar
du Secrétaire général de l'ONU, le Secrétaire général de l'OUA et le Secrétaire
exécutif de la CEDEAO peuvent envoyer des représentants ou des envoyés spéciaux
dans les zones de conflit.
Ils prennent les mesures nécessaires pour déployer et superviser les missions
civiles ou militaires d'observation et de vérification décidées par les
organes compétents.
Au
sein de l'OUA, le département des Affaires politiques planifie et coordonne les
activités du centre de gestion de la paix et du centre des Affaires
humanitaires des réfugiés et des personnes déplacées. Le Département des
Affaires politiques, de la Sécurité et de la Défense de la CEDEAO est quant
à lui composé du Bureau des Opérations de maintien de la paix et des Affaires
humanitaires et du Centre d'observation et de suivi. Ce département étudie les
décisions militaires et humanitaires à prendre. Il planifie, administre et
supervise les opérations ainsi que les exercices d'entraînement. Il étudie
les mesures de police à prendre en vue de prévenir les crimes transfrontaliers
comme la circulation des armes à feu et le contrôle des stupéfiants.
III.
- Effectivité des Mécanismes
Certains
organes des mécanismes sont déjà opérationnels. Il en est ainsi des organes
de décision. Ainsi, après la mort du Président burundais, Melchior Ndadaye,
le 21 octobre 1993, l’Organe Central de l’OUA a créé la Mission
d'observation de l'OUA au Burundi (MIOB). Cet organe, réuni au niveau des
ambassadeurs, a également dépêché 27 observateurs aux Comores dans le cadre
de la Mission d'Observateurs aux Comores (OMIC) entre 1997 et 1999 après la décision
de l’île d’Anjouan de faire sécession. Cet organe a également élaboré
l'accord-cadre qui a servi de base au règlement du conflit entre l'Érythrée
et l'Éthiopie.
L’organe
de la CEDEAO est beaucoup plus rodé. En effet, le Mécanisme n’a fait
qu’institutionnaliser le Comité permanent de médiation. Le Conseil de médiation
et de conciliation a plusieurs opérations de maintien de la paix à son actif
comme les opérations au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée-Bissau. Le 15
novembre 2000, il avait dépêché une commission d’experts techniques pour
enquêter sur les incursions armées entre la Guinée, la Sierre Léone et le
Libéria.
Suivant les recommandations de cette commission, il a décidé d’y envoyer une
force de maintien de la paix, force qui n’avait toujours pas été déployée
six mois plus tard faute du consentement de la Guinée et de l’aval de l’ONU.
L’ONU veut désormais mieux contrôler les opérations de maintien de la paix
menées par les organisations régionales. Au Libéria et en Sierra Léone, elle
avait légitimé a posteriori les interventions de la CEDEAO.
Les
Mécanismes ne sont toutefois pas encore au point. Certains organes prévus
n’ont pas encore été créés. Il en est ainsi, en ce qui concerne le Mécanisme
de la CEDEAO, du système d'observation et de suivi.
le Conseil des sages qui doit jouer un rôle important dans l'arbitrage, et prévu
par l’article 20 du Protocole relatif au Mécanisme, n’a été mis en place
que le 26 mai 2001. Les Etats ont tardé à communiquer au Secrétaire exécutif
la liste des membres éminents qui la composent.
Le rapport 2000 du Secrétaire exécutif de la CEDEAO indique que peu d’Etats
ont ratifié le Protocole relatif au Mécanisme. Il en est de même du Moratoire
sur l'importation, l'exportation et la circulation des armes de la CEDEAO. Les
États tardent à le ratifier et à mettre en place les commissions nationales
de lutte contre la prolifération des armes légères.
En
ce qui concerne le Mécanisme de l'OUA, il fonctionne au ralenti et il n’est
pas inutile de s'interroger sur sa viabilité. En effet, l'OUA, qui a créé ce
Mécanisme, va disparaître le 26 mai 2002 au profit d'une autre organisation,
l'Union africaine, dont l’Acte constitutif est entré en vigueur le 26 mai
2001. L’article 33 de l'acte constitutif de l'Union africaine portant sur
les Arrangements transitoires et dispositions finales prévoit un délai d'une
année pour permettre à l'OUA de prendre les mesures appropriées pour transférer
ses prérogatives, ses droits et ses biens à l'Union africaine. Et suivant une
recommandation du Conseil des ministres, la Conférence des Chefs d’Etats et
de Gouvernement, qui s’est tenue à Lusaka en Zambie du 9 au 11 juillet 2001,
a prévu l’incorporation
du Mécanisme de l’OUA au sein de l’Union africaine. Le point 11 de la Conférence
a décidé d’incorporer l’organe central du Mécanisme en tant qu’organe
de l’Union africaine. A cet effet, il a été demandé au Secrétaire Général
de revoir les structures, les procédures et les méthodes de travail de
l’organe central, y compris la possibilité de changer son appellation. Une
structure qui joue un rôle important dans le Mécanisme change ainsi de dénomination
avec l’Acte de l’Union africaine : le Secrétariat devient la
Commission et le Secrétaire général, le Président de la Commission.
L'état
actuel des Mécanismes reflète le questionnement des organisations africaines
par rapport aux opérations de paix. Il traduit le manque de volonté politique
des États membres comme le montre la position prise par certains Etats dans des
crises récentes et qui est contraire aux principes et aux décisions prises par
les organisations dont ils sont membres. Il en est ainsi de l’implication de
plusieurs Etats membres de l’OUA dans la crise en République Démocratique du
Congo (RDC). D’un côté le Rwanda et l’Ouganda, tous deux membres de l’OUA,
se sont alliés à la rébellion de la RDC tandis l’Angola, la Namibie, le
Zimbabwe - également membres de l’OUA - soutiennent les autorités de
Kinshasa. S’agissant des alliés des autorités de Kinshasa, ils sont tous
membres de la communauté sud africaine de développement (SADC). La décision
d’intervention de ces Etats a été prise en dehors du cadre de la SADC, alors
que l’organisation avait privilégié la négociation pour résoudre la crise
qui secoue cet Etat.
Les
problèmes financiers constituent un autre facteur qui explique la lenteur de la
mise en place des Mécanismes. Chacun des Mécanismes a prévu un fonds spécial
pour la paix. Celui de l’OUA prévoit d'y consacrer 6% du budget annuel de
l'Organisation et celui de la CEDEAO stipule que les États doivent y consacrer
0,5% des recettes tirées de leurs produits d’importation. Ces fonds peuvent
recevoir des contributions volontaires des Etats membres, des Etats non membres
et d'autres entités comme les O.N.G. Les contributions volontaires des Etats
membres sont très modestes. En 1998, neuf Etats ont contribué au fonds de
l'OUA pour un montant total de 1,4 millions de dollars.
La plus grande partie des contributions provient d'Etats et d'organismes
occidentaux. En 1998, le fonds fourni par les non africains s’élevait à plus
de 18,2 millions dont plus de 16 millions provenant des Etats occidentaux. Les
moyens financiers dont disposent actuellement ces deux organisations africaines
sont insuffisants pour financer des opérations de paix qui coûtent très chères.
Les
problèmes soulevés ne doivent cependant pas masquer la volonté des Africains
de résoudre les crises et les conflits du continent. C'est dans cette optique
que les organisations africaines diversifient leurs activités en ne s'intéressant,
non plus seulement aux questions économiques, mais également aux problèmes de
sécurité, ce qui traduit la prise de conscience d’une interdépendance entre
le développement et la paix, voire d'une globalisation du concept de sécurité.
La création des Mécanismes s'inscrit dans ce cadre. Pour plus d’efficacité,
ces mécanismes requièrent une coopération étroite avec l'ONU et son système,
ainsi qu'avec d'autres organisations internationales rodées aux pratiques de
maintien de la paix. Cette coopération existe, mais elle est encore trop timide
et parcellaire.
Août 2001
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H. - "Les Mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des
conflits des Organisations africaines". - Actualité
et Droit International, août 2001 (http://www.ridi.org/adi).
NOTES
Cf. Eric G Berman and Katie E. Sam, Peacekeeping in Africa : capabilities
and culpabilities, UNIDIR, 2000, pp. 265 et ss.
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