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L'OCCIDENT E(S)T LE MONDE

 

par

Pierre-Henri Imbert *

 

 

Le 11 septembre 2001, l’Occident a été profondément choqué. Dans tous les sens du terme. Un immense mouvement spontané de compassion s’est exprimé. Oui, nous sommes tous des américains. Nous devons toutefois nous poser la question : pourquoi tant d’émotion ? Certes, il y a des centaines, des milliers de victimes. Mais ce n’est pas suffisant. Il y a eu – au Rwanda, en Bosnie – il y a encore – en Algérie, en Tchétchénie – des centaines, des milliers de victimes. Et jamais nous n’avons pensé nous affirmer rwandais, bosniaques, algériens ou tchétchènes. Ce n’est pas la mort de personnes humaines qui nous bouleverse, mais celle de certaines personnes (même si nous ne les connaissons pas). Le drame a eu lieu aux Etats-Unis, en particulier à New-York. C’est à dire qu’il peut se reproduire « chez nous ». Notre compassion est mêlée de peur. Et nous ne comprenons pas. Parce que nous ne savons pas que le monde n’est pas celui que nous pensons : l’Occident et... le reste. « Le désenchantement du monde », « Un monde privé de sens » : ces titres d’ouvrages parus il y a quelques années sont autant de lapsus car c’est « Occident » qu’il faut lire. Et « le reste » s’éloigne de plus en plus de nous, aspiré dans la spirale de la misère qui génère – au contact de l’Occident – de multiples et profondes frustrations exacerbées par la globalisation qui n’est qu’une occidentalisation du monde, pour le meilleur .... et pour le pire. Le drame qui vient de se produire est l’expression d’une folie meurtrière et raisonnée. Mais le monde, tel qu’il allait, n’était-il pas aussi devenu un peu fou sous une apparence très raisonnable ? Il est triste que deux tours « abritant » des organismes financiers aient pu apparaître comme LE symbole de l’Occident. Il fut un temps où ç’aurait été un monument, de préférence une cathédrale. Mais ce temps est qualifié de moyenâgeux. Ce drame peut être salutaire et nous aider à (re)construire l’avenir, s’il conduit les occidentaux à renouveler leur vision du monde, à avoir un regard nouveau sur l’Autre, miroir irremplaçable de notre propre visage.

 

 

1er octobre 2001

 

* Directeur général des droits de l'homme au Conseil de l'Europe. Les opinions exprimées ici sont personnelles et ne sauraient refléter celles du Conseil de l'Europe.

 

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