La doctrine de la " guerre préventive ", qui connaît
un succès croissant depuis les événements du 11 septembre 2001, se caractérise
par une volonté de brouiller un certain nombre de repères, le sécuritaire et
l'humanitaire étant ainsi articulés, voire confondus, dans le discours
justificatif de la guerre contre le " terrorisme ".
En revenant sur certaines interprétations erronées ou tendancieuses des règles
juridiques qui ont caractérisé des précédents comme ceux du Kosovo, de
l'Afghanistan ou de l'Iraq, nous espérons simplement convaincre le lecteur que,
au-delà des passions guerrières qui empêchent souvent le débat de se dérouler
sereinement, la raison impose d'envisager avec la plus extrême méfiance ce qui
nous est présenté comme une nouvelle doctrine de la "guerre juste".
Olivier Corten est docteur en droit,
chargé de cours à l'Université Libre
de Bruxelles, directeur-adjoint du D.E.S/D.E.A. en droit international, et
directeur-adjoint du Centre de droit international et de sociologie appliquée au
droit international et directeur de la
Revue belge de droit international.