Cette note de lecture a été rédigée en octobre 2004 par David Boyle.
Vous pouvez
la télécharger au format PDF.
Cet ouvrage rend hommage en filigrane à l'importante contribution
canadienne au développement du droit international pénal. Ceci se traduit par la
prédominance de contributions d'auteurs canadiens ayant étudié ou participé à
l'édification du droit international pénal. Par ailleurs, la dernière section
étudie les interactions entre le droit canadien et le droit international pénal
sous le titre, « un pont entre le droit pénal canadien et le droit pénal
international ». En cela, l'ouvrage collectif explore l'exemple d'une politique
étatique volontaire influençant l'hybridation des systèmes juridiques dans le
cadre du nouveau droit pénal international.
Cependant, par la diversité des contributions et l'universalité
des questions soulevées, l'ouvrage dépasse le strict contexte canadien pour
apporter des éléments utiles à l'étude du droit international pénal en général.
S'il est impossible d'épuiser le sujet dans un seul ouvrage, il faut saluer les
qualités d'étude et d'analyse des contributions individuelles.
De surcroît, la démarche consistant à faire collaborer à la fois
universitaires et praticiens du droit international comme du droit pénal et de
matières non juridiques constitue un gage important de pertinence pour
l'édification de ce nouveau domaine à la confluence des spécialisations. En
effet, seule une approche transversale permet d'apprécier toutes les facettes du
droit international pénal et d'ouvrir des pistes de réflexion propices à
l'évolution future de cette matière.
Cette approche est très présente dans la deuxième partie de
l'ouvrage (« Les chemins ne s'arrêtent pas à Rome »), qui tente de dépasser les
aspects techniques de la construction du droit international pénal pour poser la
question de l'intégration de la justice dans l'ordre international : la
nécessité de la justice internationale ; sa relation avec le rétablissement de
la paix et sa contribution à la réconciliation nationale, à l'édification de l'Etat
de droit et au renforcement de la société civile dans des sociétés en proie à un
conflit. L'étude de cas concrets allant de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda aux
tribunaux mixtes pour la Sierra Leone, le Timor oriental et le Cambodge, permet
une analyse nuancée des oppositions classiques (justice ou paix, justice ou
vérité et réconciliation, etc.) pour mettre en lumière les forces et faiblesses
de ces tentatives de mise en œuvre de la justice internationale.
La troisième partie (« en dehors des sentiers battus ») vise à
situer le débat juridique dans une réflexion plus large sur les conflits ; elle
prend en compte les buts de la justice, la place des victimes et l'interférence
de la politique internationale - notamment du fait de l'opposition des
Etats-Unis à la Cour pénale internationale.
Cet ouvrage de qualité réussit
ainsi à proposer une étude complète des problématiques actuelles du droit
international pénal, en y apportant une contribution multidisciplinaire.
Cette note de lecture a été rédigée en octobre 2004 par David Boyle.
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