« La question qui est à la base de cette recherche
est la suivante : l'État qui viole la règle fondamentale du droit des gens
interdisant de recourir à la force armée dans les relations internationales
est-il tenu de réparer les dommages qui résultent de son fait illicite ? À
quelles conditions ? Dans quelle mesure ? Plus précisément, donc : quel est le
régime juridique de l'obligation de réparer qui paraît incomber à l'auteur d'une
violation du jus ad bellum ?
L'ouvrage est divisé en deux parties. La première est consacrée à l'étude de la
pratique internationale en matière de paiements indemnitaires consécutifs aux
guerres. L'étude rappelle succinctement les données de la pratique antique,
médiévale et des temps modernes. Elle se fait plus systématique à partir de la
révolution française et rapporte très précisément, jusqu'à la guerre Irak-Koweit,
plus de deux siècles de pratique internationale.
Les constantes, ou plutôt les difficultés récurrentes, qui se dégagent de toute
cette vaste pratique ont été reprises dans la seconde partie de l'ouvrage. Elles
n'y sont pas analysées les unes après les autres, mais intégrées à l'endroit
opportun dans un travail plus théorique s'attachant, à partir du fait illicite
particulier qu'est la guerre, à préciser le fondement des réparations de guerre,
leur objet et leurs modalités. « Pourquoi », « quoi », « comment » : trois
questions élémentaires qui structurent, autour du fait illicite, du dommage et
de la réparation, cette deuxième partie. Trois questions, aussi, qui
transforment une étude centrée au départ sur l'obligation de réparer qui découle
de la guerre en une recherche plus générale sur le droit de la responsabilité
internationale appliqué au fait illicite qu'est la guerre, et qui, par là,
entend montrer les limites de ce droit. La thèse qui s'en dégage est que,
contrairement à ce que l'on pourrait penser a priori, l'obligation de réparer
les dommages consécutifs à la violation du jus ad bellum obéit aux règles
habituelles du droit de la responsabilité internationale, dont l’application
seule demeure en ce cas particulièrement délicate ».
(Résumé fourni par l'auteur).
Cet ouvrage constitue la publication de la thèse de
doctorat en droit que Pierre d'Argent a soutenue à l'Université catholique de
Louvain le 18 mai 2001 et pour laquelle il a obtenu en 2002 le
prix Suzanne
Bastid décerné par la Société
française pour le droit international.
Pierre D'ARGENT,
Dr., LL.M. (Cantab), est chargé de cours au Département de droit international de
la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain.