Clonage
Un
médecin italien, spécialiste des grossesses obtenues sur des femmes ménopausées,
communique à la presse le projet de collaboration qu’il a élaboré
avec un spécialiste américain de stérilité masculine en vue du
clonage d’un être humain. Leur projet est de
faire se développer un embryon en substituant au noyau d’un
ovule le noyau d’une cellule du sujet à cloner. Cette initiative
repose sur la totale liberté laissée en la matière aux Etats-Unis,
pourvu que les recherches se fassent sur fonds privés (Le Monde 25/08/00) et
sur le vide juridique que connaît l’Italie (le
Monde 1/02/01).
Rappelons
que l’article 11 de la Déclaration universelle sur le génome humain
de 1997 prohibe «des pratiques qui sont contraires à la dignité
humaine, telles que le clonage à des fins de reproduction d’êtres
humains…».
En
ce qui concerne le clonage thérapeutique, l’actualité internationale
est pour le moins controversée :
En
France, trois mois après le Groupe d’éthique européen (14/11/00),
la Commission nationale de consultation des Droits de l’homme se
prononce également contre la légalisation du clonage thérapeutique (Le
Monde 4-5/02/01), suivie par M. Jacques Chirac lequel, après de
nombreuses consultations avec des spécialistes de la question reproche
à cette technique de « malgré l’interdit, rend[re] matériellement
possible le clonage reproductif et risque de conduire à des trafics
d’ovocytes » (le Monde
9/02/01). Inversement, le comité d’éthique, par 17 voix contre 13,
se prononce en sa faveur (AFP
7/02/01 ; le Monde 8/02/01), suivant la voie ouverte par les déclarations de
M. Jospin en décembre dernier (Le
Monde 7/12/00).
Au
Royaume-Uni, la Chambre des Lords vote le 22 janvier dernier et par 212
voix contre 92 (Reuter
23/01/01), dans le même sens que la Chambre des Communes qui, quelques
semaines auparavant, avait donné aux médecins le droit de produire des
embryons à des fins thérapeutiques (Le
Monde 21/12/00) donnant ainsi force de loi au projet qui avait été
présenté par le gouvernement. A noter qu’après le vote de la
Chambre des Communes le Commissaire européen chargé de la recherche,
M. Philippe Busquin, a cru bon de rappeler que l’actuel
programme cadre (1998-2002) « exclut de financer
ce type de recherche » (yahoo.fr
- dépêches d’actualité, 5/01/01) et qu’après celui de la
Chambre des Lords, le Parlement européen a demandé à Londres de geler
ses plans en la matière (Reuters 23/01/01).
Michèle
Poulain
14
février 2001
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