Dopage
Réunion du Comité exécutif de l’Agence mondiale anti-dopage (<http://www.wada-ama.org>)
Réuni
à Lausanne le 6 mars 2001, le Comité exécutif de l’AMA a pris les décisions
suivantes :
Contrôles anti-dopage :
Acceptation
de l’invitation du Comité international olympique (CIO) à assister
à titre d’observateur aux opérations de contrôle antidopage durant
les Jeux olympiques (JO) d’hiver de 2002 à Salt Lake City ; création
d’un groupe permanent de spécialistes du dopage auxquels il pourra être
fait appel en tant qu’observateurs indépendants ; réalisation par le
consortium « Sports sans drogue » d’un programme de contrôles
inopinés dans les disciplines olympiques et non olympiques (au moins
3500 contrôles en 2001 et au moins 4500 en 2002).
Législation
:
Révision
des listes avec notamment restriction ou interdiction d’usage de
produits anti-asthmatiques ; création d’un groupe de travail en vue
de l’élaboration d’un code anti-dopage dans les deux ans à venir.
Concours
à l’intention des étudiants en droit :
Rédaction
d’un texte sur les aspects juridiques des contrôles anti-dopage.
Congrès
mondial du
CIO sur les sciences du sport
Les
questions de dopage et, plus largement, toutes celles relevant de la
protection de la santé des athlètes, du respect de l’éthique médicale
et de l’éthique sportive, et de l’égalité pour tous dans les compétitions,
seront à l’ordre du jour du sixième Congrès mondial du CIO sur les
sciences du sport, qui doit se tenir du 16 au 21 septembre 2001 à Salt
Lake City (Voir le site de la Commission médicale du CIO : <http://www.olympic.org/ioc/f/org/medcom/medcom_intro_f.html>).
Contrôles
antidopage
Depuis
le 1er avril dernier, l’Union cycliste internationale a mis en place
un test de détection de l’érythropoïétine (EPO). La méthode
retenue consiste à réaliser des contrôles sanguins inopinés avant le
départ des courses, mesurant deux paramètres : le taux des globules
rouges dans le sang - hématocrite - et celui des globules rouges récemment
produits. Jusqu’ici un seuil hématocrite supérieur à 50 % entraînait
un arrêt des coureurs. A compter du 1er avril, une analyse d’urines
est déclenchée, donnant lieu, en cas de résultat positif, à des
sanctions disciplinaires (Le Monde,
27 février 2001 et 1-2 avril 2001). L’UCI vient d’être rejointe
par les Fédérations internationales du ski, du biathlon, du patinage
et de l’athlétisme. Ces cinq fédérations et l’AMA reconnaissent
l’efficacité des méthodes actuelles de dépistage et la nécessité
d’étendre l’usage des tests en compétition et hors compétition (Yahoo!
Sports,
12 avril 2001 <http://fr.sports.yahoo.com/>).
Elles anticipent ainsi sur le CIO qui, depuis l’avis défavorable émis
par ses experts en juin 2000 relativement au test français de dépistage
- ayant entraîné la congélation et la mise sous scellés des prélèvements
d’urines réalisés sur des coureurs du Tour de France - n’a réalisé
aucune avancée en ce domaine (Le
Monde,
1-2 avril 2001).
Eau
Eau
et santé publique
En
mars 1998, la Conférence internationale sur l’Eau et le Développement
durable mit l’accent sur l’interdépendance et la complémentarité
des diverses dimensions de la question des ressources en eau. Ainsi,
dans la Déclaration finale, les participants se sont montrés « préoccupés
de constater qu’un quart de la population mondiale n’a toujours pas
accès à l’eau potable, que plus de la moitié de l’humanité ne bénéficie
pas d’un assainissement satisfaisant des eaux, que la mauvaise qualité
de l’eau et le manque d’hygiène sont parmi les principales causes
de maladies et de décès, et que la pénurie d’eau, les inondations
et la sécheresse, la pauvreté, la pollution, le traitement inadéquat
des déchets et l’absence d’infrastructures font peser de sérieuses
menaces sur le développement économique et social, la santé humaine,
la sécurité alimentaire mondiale et l’environnement » (Documents d’actualité internationale, 1998, n° 9, p. 305).
Depuis
lors, différentes études ont montré un double aspect : premièrement
les problèmes d’approvisionnement en eau ont été instruments de
pouvoir ou source de conflits (V. ainsi les travaux pour l’Afrique équatoriale
de Dirk Verschuren dans
Le Monde,
28 janvier 2000) et la pratique internationale contemporaine offre
encore de tels exemples. La question de l’eau demeure ainsi
primordiale dans les conflits au Proche-Orient (Le
Monde,
17 mars 2000) ; en Afrique, la Mauritanie a accusé en juin 2000 le Sénégal
de puiser dans les eaux du fleuve Sénégal, à la frontière entre les
deux pays, au mépris des accords existants, afin de revitaliser des
cours d’eau taris dans le Nord du pays (Le
Monde,
9 juin 2000 ; Keesings, 2000,
n° 6, 43613).
Deuxièmement
le manque d’eau et/ou son insalubrité causent chaque année la mort
de 3,4 millions de personnes - chiffre incroyable - principalement des
enfants. Il s’agit notamment de diarrhées dues à la présence de
bactéries ou de parasites et des fièvres typhoïde ou paratyphoïde
(OMS, Communiqué de presse, 2001 n° 12, 21 mars 2001). Des pathologies
non mortelles, comme le trachome, induisant une perte de la vue, ou
diverses infestations invalidantes par des vers en découlent également.
Le Dr Brundtland, Directeur général de l’OMS, peut donc relever que
« la société est généralement au fait des avantages que présente
le développement pour la santé. La contribution de la santé au développement
n’est en revanche guère reconnue. Le moment est venu d’inverser la
perspective et il est grand temps de prendre conscience que
l’approvisionnement en eau salubre et l’existence de services
d’assainissement adéquats permettant de protéger la santé figurent
parmi les droits de l’homme fondamentaux » ( ibid.).
Journée mondiale de l’Eau
La
Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement
(CNUED) tenue à Rio de Janeiro en 1992 institua une journée mondiale
de l’Eau que l’Assemblée générale des Nations Unies
institutionnalisa en la fixant au 22 mars de chaque année (A/RES/47/193).
En 2001, le thème retenu « l’eau et la santé » ont amené l’OMS
à définir, préparer et réaliser les actions de cette Journée à
travers notamment un site web (<http://www.wolrdwaterday.org>)
qui comprend un « guide de sensibilisation », des aide-mémoire très
complet sur les maladies liées à l’eau, des articles thématiques
sur les questions concernant l’eau et la santé, des études de cas,
des informations sur les activités menées à travers le monde tout au
long de l’année et enfin un rapport de l’Organisation : « L’eau
pour la santé : prendre les choses en main ». Ce rapport mesure les
conséquences, en termes de santé publique, de l’insuffisance et de
la mauvaise qualité des ressources en eau. Dans l’attente de coûteux
investissements en infrastructures qui ne peuvent être entrepris dans
des délais raisonnables, deux séries de mesures, simples et bon marché,
sont recommandées :
Purification de l’eau :
Cette
purification peut être obtenue par adjonction de chlore, ou chloration.
L’efficacité de la méthode a été prouvée même en l’absence de
système d’approvisionnement et d’assainissement de base. Elle est
d’ores et déjà utilisée avec succès aux Maldives. Elle peut également
résulter d’une désinfection par le soleil ou système SODIS, méthode
mise au point par une équipe de chercheurs helvétiques qui n’utilise
que le soleil, des bouteilles en plastique ou en verre et une surface
noire. Les bouteilles sont remplies d’eau et placées au soleil sur
une surface peinte en noir. Les micro-organismes succombent alors en
cinq heures environ aux effets combinés des rayons ultra-violets et du
« traitement thermique solaire » qui se sert du fait que la couleur
noire absorbe la lumière. Les tests réalisés dans plusieurs pays
montrent que le procédé fonctionne parfaitement (sur SODIS, v. également
Yahoo! Actualités Santé, 26
mars 2001 <http://fr.news.yahoo.com/54/>).
Modification des comportements sur le plan de l’hygiène :
Il
faut de l’ eau, du savon et la motivation pour se laver les mains régulièrement.
L’étude montre cependant que l’approche ne doit pas être de nature
moraliste et répressive, auquel cas les populations refusent de
collaborer.
En
conclusion, le rapport préconise que la question de l’eau ne soit
plus laissée aux seules autorités de gestion de l’eau ou aux autorités
environnementales mais que le secteur de la santé soit étroitement
associé à la réflexion, à la prise des décisions et à leur mise en
pratique.
Industrie
pharmaceutique et sida
Trente-neuf
laboratoires ont intenté un procès au gouvernement sud-africain visant
à faire déclarer inconstitutionnelle une loi de 1997 le « Medicines and Related Substances control Amendment » qui permet au
ministère de la Santé de faire importer des médicaments sous licence
depuis le pays où leur coût est le moindre au lieu de les acheter aux
firmes qui en détiennent le brevet en Afrique du Sud. Ouvert le 5 mars
devant la Haute-Cour de Prétoria, le procès a été reporté au 18
avril afin qu’une ONG sud-africaine d’aide aux malades, Treatment
Action Campaign, puisse être admise aux débats et prépare ses
interventions (Le Monde,
7 mars 2001 ; Le Nouvel Observateur,
9 mars 2001). Dès le 7 mars, le laboratoire indien Cipla proposa à Médecins
sans Frontières un traitement à 350 dollars par an et par patient, au
lieu des quelques 10.000 dollars pratiqués en Europe et aux Etats-Unis
(Le Monde,
17 mars 2001), puis s’engagea à tenir cette offre le 30 mars auprès
de l’OMS et d’ONUSIDA, suivi par d’autres firmes, notamment Merck
et Bristol-Myers Squibb (ibid. Voir
aussi Yahoo! Actualités Santé,
30 mars 2001, 2 et 12 avril 2001 <http://fr.news.yahoo.com/54/>).
A suivre…
Santé
mentale
L’OMS
a consacré cette année la Journée mondiale de la Santé (7 avril) à
la santé mentale. Cette Journée a été précédée d’une
intervention de Médecins du Monde qui lance un appel en faveur des
victimes de souffrances psychiques dans le monde (personnes réfugiées,
victimes de violences, de conflits, d’une marginalisation et/ou privées
de soins). A cet égard, Médecins du Monde conduit des programmes dans
tous les pays, y compris les pays développés (Yahoo!
Actualités Santé 6 avril 2001 <http://fr.news.yahoo.com/54/>).
L’OMS déplore pour sa part que « dans le domaine de la santé
mentale, 78 pays (43 %) n’ont pas de politique, 37 pays (23%) n’ont
pas de législation, 69 pays (38%) n’ont pas de services de soins
communautaires et dans 73 pays (41%) les soins de santé primaires
n’assurent pas le traitement des maladies mentales graves ». Ces
chiffres viennent du projet ATLAS qui recueille des données dans le
monde entier et couvre ainsi 98,7% de la population, évaluant, outre
les politiques étatiques et les disponibilités en médicaments, la prévalence
des troubles mentaux et neurologiques (11% de la charge mondiale de
morbidité) (OMS, Communiqué de
presse 2001 n°18, 6 avril 2001 ; Yahoo!
Actualités Santé, 9 avril 2001 <http://fr.news.yahoo.com/54/>).
Tuberculose
Journée
mondiale de la tuberculose
La
Journée mondiale de la tuberculose, chaque année le 24 mars, date
anniversaire de la découverte du bacille, a été l’occasion de
plusieurs développements.
-
L’OMS
a annoncé la création du Fonds mondial de financement des médicaments
antituberculeux dont l’objectif est de financer l’achat de médicaments
pour 10 millions de malades aux cours des cinq prochaines années,
notamment par la voie du traitement dit DOTS (Directly
Observed Treatment Short Course), stratégie associant plusieurs
médicaments d’un coût modique qui doivent être pris pendant six
à huit mois sous la surveillance d’un professionnel et dont la généralisation
rapide est indispensable. Comme le souligne le Dr Lee, Directeur du
Département « Halte à la Tuberculose » à l’OMS : « les générations
futures ne manqueront pas de nous demander pourquoi nous avons
continué à tolérer deux millions de décès annuels provoqués
par une maladie guérissable par des médicaments qui coûtent entre
10 et 15 dollars. Elles pourront à juste titre s’interroger sur
notre engagement, nos priorités, notre sens de la justice et notre
compréhension des droits de l’homme » (OMS, Communiqué
de presse, 2001, n° 13, 20 mars 2001. Voir également
Le Monde,
25-26 mars 2001 et c@ducee.net,
21 mars 2001 <http://www.caducee.net/>).
-
L’OMS
rappelle dans un rapport rendu public le 22 mars que VIH/Sida et
tuberculose sont étroitement liés : dans le monde entier, 12% des
malades souffrant de tuberculose sont infectés par le VIH ; ce taux
grimpe à 45% en Afrique et à 60% dans certaines régions d’Asie
(OMS, Communiqué de presse,
2001, n° 14, 22 mars 2001).
-
La
Fondation Bill et Melinda Gates accorde un don de 10 millions de
dollars pour la mise au point de nouveaux tests de diagnostic. On
sait en effet que « le diagnostic de la tuberculose a cent ans de
retard. Le test le plus répandu dans la plupart des pays où la
tuberculose est un problème de santé majeur est essentiellement le
même que celui dont disposait Robert Koch, qui a découvert la bactérie
dans la deuxième moitié du XIXème siècle » (OMS, Communiqué de presse, 2000, n° 15, 23 mars 2001).
Michèle
Poulain
17
avril 2001
|