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        Instrumentalisée la première fois à Nuremberg, la notion de crime contre 
        l’humanité s’est vite dégagée du droit des conflits armés dont elle 
        était issue pour devenir une notion autonome et particulièrement 
        vivante. Entre le statut de Nuremberg et celui de la Cour Pénale 
        Internationale, sont notamment venus s’intercaler les Conventions sur le 
        génocide et l’apartheid et les statuts des Tribunaux Pénaux 
        Internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda. A ces 
        instruments définissant le crime contre l’humanité, s’ajoutent 
        évidemment les législations nationales présentant, malgré l’autorité des 
        sources internationales, certaines spécificités. 
        Identifier le crime contre l’humanité n’est alors pas tâche aisée. S’il 
        existe nécessairement une synthèse sur certains de ses éléments 
        constitutifs, une esquisse de définition commune, certains instruments 
        limitent la notion et d’autres, au contraire, se voulant progressistes, 
        parfois au détriment d’une spécificité originelle, en étendent le champ. 
        Il apparaît néanmoins quelques certitudes : le crime contre l’humanité 
        est un acte inhumain au service d’un plan criminel visant à attaquer 
        massivement ou systématiquement une population civile. 
        Mais chacun de ces termes soulève à son tour bien des questions et 
        laisse autant d’incertitudes et d’ambiguïtés. La jurisprudence vient en 
        résoudre certaines ou offrir quelques indications significatives. A 
        cette fin, les décisions des lendemains de la Seconde Guerre mondiale et 
        des deux Tribunaux internationaux ad hoc en activité sont d’une aide 
        inestimable. Certaines décisions nationales, par leur portée, les débats 
        qu’elles peuvent susciter, trouvent également leur place, avec autorité, 
        dans ce processus de construction d’une notion jeune et encore 
        émergente. 
        Il reste à espérer en un avenir unificateur mais respectueux de la 
        spécificité, lentement dégagée depuis Nuremberg, de la notion de crime 
        contre l’humanité, que la jurisprudence de la Cour Pénale Internationale 
        apportera peut-être.   
        (Texte de la quatrième de couverture)   Thèse 
        soutenue en janvier 2001 et honorée d'une subvention de l'Université de 
        Paris I Panthéon-Sorbonne.Prix Suzanne Bastid décerné par la Société 
        française pour le droit international (Sfdi).
 
        Subvention de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.   |