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Décembre 2004 |
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De simples voeux ?
« Nous sommes tous bouleversés par la terrible
catastrophe qui a semé la mort, l'horreur et la
dévastation dans l'Océan indien. [...][C]hacun
ressent aujourd'hui à quel point, par-delà les
distances, nous formons une seule et même humanité
dont le destin ne se distingue pas de celui de notre
planète. [...]. Si nous ne pouvons évidemment pas
empêcher de tels séismes, il dépend de nous d'en
prévenir les conséquences les plus dramatiques. La
France s'impliquera pour que l'Europe et les Nations
unies mettent rapidement en place des dispositifs
d'alerte efficaces et organisent une véritable force
humanitaire de réaction rapide, comme nous avons su
le faire, pour la paix, avec les casques bleus ». (Voeux
aux Français de M. Jacques Chirac, Président de la
République française, Paris, 31 décembre 2004).
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Patrimoine commun de
l'Humanité
« Si les États-unis veulent
internationaliser l'Amazonie, à cause du risque que
fait courir le fait de la laisser entre les mains
des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout
l'arsenal nucléaire des États-unis. Ne serait-ce que
parce qu'ils sont capables d'utiliser de telles
armes, ce qui provoquerait une destruction mille
fois plus vaste que les déplorables incendies des
forêts brésiliennes. [...]. Internationalisons les
enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme
un patrimoine qui mérite l'attention du monde
entier. Davantage encore que l'Amazonie. Quand les
dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres
du monde comme un Patrimoine de l'Humanité,
ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils
devraient aller à l'école ; ils ne les laisseront
pas mourir alors qu'ils devraient vivre ». (Propos
tenus par Cristovam Buarque, futur ex-ministre
brésilien de l’Éducation, alors qu'il était
interrogé par un jeune Américain à propos de
l'internationalisation de l'Amazonie, au cours d’un
débat dans une université américaine en mai 2000.
Ces propos ont été notamment été publiés dans le
journal brésilien
O Globo le
23 octobre 2000 (article disponible à l'achat sur le
site du journal).
Texte reproduit en français, portugais et anglais
sur le site des écoles différentes, alternatives
éducatives).
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Honneur militaire
« 20 % des soldats israéliens viennent
d'une culture qui ne considère pas la vie d'un Arabe
équivalente à celle d'un Juif. [...] Quelle que soit
sa génération, un officier israélien doit se
comporter comme s'il était lui-même un rescapé
d'Auschwitz, c'est-à-dire ne pas faire à d'autres ce
que l'on a fait [aux Juifs] et faire en sorte que
cela n'arrive plus jamais ». (Déclaration du
général Elazar Stern, responsable des ressources
humaines de l'armée israélienne, devant une
commission du Parlement israélien, le 6 décembre
2004, cité par
Stéphanie Le Bars, « Israël : après des bavures, le
chef d'état-major s'inquiète d'un affaiblissement
des valeurs morales de Tsahal », Le Monde, 9
décembre 2004, p. 5. Voir aussi l'article
suivant :
Gideon Alon, « General: 1 in 5 troops behave badly
at roadblocks », Haaretz, 6 décembre 2004,
20h18).
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Donc ???
« L'idée même d'homophobie tend à
accréditer l'idée que le comportement homosexuel a
la même valeur que d'autres comportements, alors
qu'il est évidemment une menace pour la survie de
l'humanité ». (Propos de M. Christian Vanneste,
député, tenus lors de la
3e séance du 7 décembre 2004 à l'Assemblée
nationale française, lors de la discussion, en
deuxième lecture, du
projet de loi portant création de la Haute autorité
de lutte contre les discriminations et pour
l'égalité).
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Novembre 2004 |
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Touchant...
« M. Annan a fait part de sa surprise et de
sa déception ». (Extrait du
Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole
du Secrétaire général des Nations Unies, 29 novembre
2004. Propos relatifs aux allégations selon
lesquelles Kojo, le fils de M. Kofi Annan, aurait
continué de percevoir, jusqu'en février dernier, des
indemnités de la part de la firme suisse Cotecna
dans le cadre du programme « pétrole contre
nourriture », alors que le Secrétaire général a
déclaré avoir toujours été persuadé que ces
versements avaient cessé depuis 1998).
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Fonction consultative de la
CIJ
« Le recours à la procédure
consultative de la Cour offre des avantages
évidents : tout comme les arrêts, les avis
consultatifs permettent d’enrichir la jurisprudence
de la Cour et de contribuer au développement du
droit international. En outre, la forme
«judiciaire» de cette procédure non obligatoire
permet à la Cour d’émettre un avis juridique
autorisé tout en laissant aux parties une certaine
latitude quant aux suites à lui donner. Grâce à ces
caractéristiques uniques, la procédure consultative
de la Cour serait à même de jouer un rôle central
dans le fonctionnement harmonieux des organisations
mondiales et constitue pour la Cour un moyen
particulièrement approprié de désamorcer les
tensions et de prévenir les conflits en disant le
droit ». (Extrait du
Discours de M. le juge Shi Jiuyong, président de la
Cour internationale de Justice, sur la fonction
consultative de la Cour internationale de Justice,
devant la Sixième Commission de l’Assemblée générale
des Nations Unies, 5 novembre 2004).
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Octobre 2004 |
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Des élections qui
nous concernent tous...
« [...] chez Woodrow Wilson, la mission de
l'Amérique intègre l'idée d'une limite : l'Amérique
n'est pas Dieu ! D'où l'importance du droit
international, du multilatéralisme, qui a débouché
sur la création de la Société des Nations (SDN).
Le messianisme de l'administration Bush n'intègre
plus ce principe d'autolimitation. Il constitue une
rupture radicale avec l'idéalisme universaliste d'un
Wilson. Il n'a que faire du multilatéralisme. Pour
Wilson, ce qui était bon pour le monde était bon
pour l'Amérique. Pour Bush, ce qui est bon pour
l'Amérique doit être bon pour le monde. Le
messianisme de Bush se confond avec un nationalisme
rarement égalé dans l'histoire américaine, doublé
d'un populisme anti-establishment qui l'a conduit à
défier l'ONU. Le Messie n'est plus un horizon, il
devient l'Oncle Sam lui-même ». (Sébastien Fath,
«
Le néomessianisme de cette administration constitue
une rupture radicale », Propos recueillis par
Henri Tincq, Le Monde, 20 octobre 2004, p. 4).
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Des professeurs de droit...
« L'ACCUSÉ [SLOBODAN MILOSEVIC, ndlr] :
[interprétation] Mais, Monsieur May, pouvez-vous
imaginer un professeur de l'université de la faculté
de droit qui se présente à la télévision, qui est
connu par tant de gens et qui dirait que, "Je suis
chef de cabinet du président Milosevic." Mais c'est
complètement dénué de sens, vraiment.
M. LE JUGE MAY : [interprétation] Les professeurs de
droit peuvent dire pas mal de choses. Vous le savez.
Avançons ». (Extrait du
compte-rendu d'audience publique du TPIY dans
l'affaire Milosevic (IT-02-54) "Kosovo, Croatie et
Bosnie-Herzégovine", mardi 21 octobre 2003, p.
27770).
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Septembre 2004 |
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Du principe de légalité...
« Nous avons tous le devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir
pour cultiver [le] respect du droit.
Nous devons pour cela partir du principe que nul n’est au-dessus des lois, et
que nul ne doit non plus être privé de leur protection. Les gouvernements qui
proclament la primauté du droit chez eux doivent respecter la légalité en dehors
de chez eux ; ceux qui insistent pour que le droit prime en dehors de chez eux
doivent en assurer la prééminence dans leur pays.
Le respect de la légalité est, à n’en pas
douter, un principe qu’il faut d’abord appliquer chez soi. [...].
Ceux qui prétendent conférer la légitimité
doivent eux-mêmes l’incarner ; ceux qui invoquent le droit international doivent
eux-mêmes s’y soumettre ». (Extrait
du message délivré par le Secrétaire général, Kofi Annan, dans le cadre de la
présentation devant l’Assemblée générale de son rapport annuel sur l’activité
des Nations Unies, New York, 21 septembre 2004. Voir
communiqué de presse SG/SM/9491 - GA/10258 du 21 septembre 2004).
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N'en déplaise à certains...
« [...] J'ai dit qu'elle
[la guerre en
Irak] n'était pas conforme à la Charte des Nations Unies, de notre point
de vue et du point de vue de la Charte elle était illégale ». (Kofi Annan, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Interview,
BBC News, 16
septembre 2004, 13:39 GMT.
Retranscription partielle et video disponible sur le site de la BBC. Traduit
par la revue. Texte original : « [...] I have indicated it [the
war in Iraq] is not in conformity with the UN Charter, from our point of view
and from the Charter point of view it was illegal ».). -
C'est aussi simple que cela. Point final.
« L'adage selon lequel "la meilleure défense est l'attaque" ne
devrait cependant guère servir Slobodan Milosevic. Les quatre premières heures
de sa plaidoirie, censée présenter sa stratégie de défense [ie "la
destruction par la force d'un pays européen", ndlr], ont déjà été jugées
"hors sujet" par ses juges : aucun acte ne légitime un crime contre
l'humanité ». (Stéphanie Maupas, «
A La Haye, M. Milosevic s'enferre dans une défense "hors sujet" »,
Le
Monde, 2 septembre 2004, p. 5).
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Août
2004 |
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Un "tiens" vaut mieux que deux "tu l'auras"...
« Le gouvernement soudanais répète qu'il prend des mesures importantes mais
les atrocités ininterrompues au Darfour prouvent que les affirmations de
Khartoum ne sont tout simplement pas crédibles. Si le gouvernement voulait
sérieusement protéger les civils, il accueillerait favorablement un renforcement
de la présence internationale ».
(Peter Takirambudde, Directeur Exécutif, Division Afrique de
Human Rights Watch,
Communiqué de presse, Londres, 11 août 2004 à l'occasion de la publication
du rapport sur la situation au Soudan intitulé «
Empty
Promises: Continuing Abuses in Darfur, Sudan »).
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Juillet
2004 |
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« Plus jamais ça ! » ...
« Le Rwanda flotte dans toutes nos mémoires et son souvenir avait
motivé le président de la République [française] à agir courageusement dans l'Ituri
congolais l'an dernier.
Un courage politique similaire sur le Darfour nous éviterait d'avoir à nous
retourner pour contempler des cadavres qu'un peu de courage et quelques actions
musclées auraient pu éviter ».
(Alain Délétroz (vice-président de l'International Crisis Group),
« Au
Darfour, la diplomatie limitée », Point de vue,
Le Monde, 31 juillet
2004, p. 1 et 14, spéc. p. 14).
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Lutte contre le terrorisme
« Une grande partie du pays reste inaccessible aux ONG, alors que les
Afghans ont besoin de nous. Le départ de MSF est un message très fort. Il est
évident que la communauté internationale ne fait pas assez pour l'Afghanistan ni
pour la situation sécuritaire ni pour le développement. Le pays est oublié. Les
Occidentaux semblent avoir oublié que le terrorisme a commencé en Afghanistan ».
(« Trois
questions à Siddo Deva », directeur d'Oxfam pour l'Afghanistan,
Le Monde, 30 juillet
2004, p. 2).
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« Lutte » contre le terrorisme
« Sans sous-estimer l'utilisation éventuelle de moyens militaires dans
la lutte contre le terrorisme, nous considérons que celle-ci n'est pas pour
autant une « guerre ». Parler de guerre est même contre-productif, notamment en
ce qui concerne l'efficacité de la coopération internationale anti-terroriste
[...]. [...] la coopération internationale ne peut fonctionner que sur une base
légale incontestable : non seulement car l'action anti-terroriste doit pouvoir
être contraignante, mais aussi pour ne pas donner l'impression qu'il s'agit d'un
combat unilatéral, tant pour des raisons d'efficacité que de justice. Ainsi, si
l'on peut comprendre que les Etats-Unis, après le 11 septembre, ait choisi
d'intervenir en Afghanistan en invoquant la légitime défense (article 51 de la
Charte des Nations Unies), on peut penser que dans de tels cas, il serait plus
productif de faire autoriser une éventuelle action militaire par le Conseil de
sécurité des Nations unies, qui, malgré ses défauts, est la seule expression de
la légitimité internationale ».
(Extrait du
Rapport d'information N° 1716 sur la coopération internationale pour lutter
contre le terrorisme, Paris, Assemblée nationale,
6 juillet 2004, 52 pages, Documents
d'information de l'Assemblée nationale, n° 1716, pp. 8 et 9).
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« Juifs de France »
« Juifs de France, cela ne veut rien dire, il
y a des citoyens français qui sont juifs comme d'autres ont une autre religion ».
(Haïm Korsia, proche collaborateur du Grand Rabbin de France, cité par
Le Progrès.fr,
19 juillet 2004, réagissant aux propos du Premier Ministre israélien Ariel
Sharon invitant les "juifs de France" à immigrer immédiatement en Israël à cause
des menaces d'antisémitisme "déchaîné" qui règnent sur eux).
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« Le combat pour la tolérance et pour l'honneur est
une conquête fragile et toujours recommencée.
Aujourd'hui encore, des actes de haine, odieux et méprisables, salissent notre
pays. Les discriminations, l'antisémitisme, les racismes, tous les racismes, se
déploient de nouveau insidieusement. Ils frappent nos compatriotes juifs
présents dans notre pays depuis des temps immémoriaux. Ils frappent nos
compatriotes de culture musulmane qui ont fait le choix de travailler et de
vivre dans notre pays. Ils frappent, en réalité, tous nos compatriotes.
Ils atteignent nos écoles. Ils menacent nos enfants. Ils profanent nos lieux de
cultes, nos sépultures, nos symboles les plus forts.
Tous ces actes, qui blessent les corps et choquent les âmes, disent
l'obscurantisme, l'ignorance, la bêtise. Ils expriment le fanatisme, la volonté
d'humilier, d'abaisser. Ils traduisent le refus de la différence et le rejet de
l'autre.
Tous ces actes reflètent la part la plus sombre de l'âme humaine. Ils sont
indignes de la France. Je ferai tout pour que cela cesse.
Les auteurs de ces forfaits, de ces agressions, de ces gestes de haine, qui se
sont, hélas, multipliés au cours des années récentes et de ces derniers mois,
seront poursuivis sans répit et sans relâche. Ils seront jugés. Ils subiront
toute la rigueur de nos lois ».
(M. Jacques Chirac, Président de la République française,
allocution prononcée au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), le 8 juillet 2004).
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Sans oublier la nécessité de ne rien faire ?
« Nous savons tous ce qui se passe au Darfour. Nous avons l'obligation de le
protéger et le devoir d'agir ». (Renaud Muselier, Secrétaire d'Etat aux
affaires étrangères,
Tribune publiée dans l'hebdomadaire Paris-Match, Paris, 1er juillet
2004).
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Juin
2004 |
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Oh, mais c'est bien compliqué tout cela !
« C'est l'ampleur du terrorisme qui pose problème. Le combattre suppose
que l'on dispose d'un cadre limitant l'usage de la force si l'on ne veut pas
basculer dans cette même terreur. Or on semble au contraire revenu au principe
selon lequel la fin justifie les moyens. On nie toute une philosophie du droit
des conflits qui dit que, quels que soient les objectifs, les moyens sont
limités. Que répondre aux Etats-Unis, sinon que ce sont eux qui font basculer le
monde dans la terreur, parce que ce sont eux qui se débarrassent des règles qui
permettaient de définir la terreur et d'agir contre elle ? Pour citer Nietzsche,
"celui qui combat le monstre doit veiller à ne pas le devenir lui même".
[...] Les Etats-Unis reprochent à Al-Qaida d'être un groupe non gouvernemental,
des mercenaires. Or ils font aussi un large usage de ce qu'ils reprochent aux
autres. Ils ne font pas de distinction claire entre civils et combattants, toute
la population est prise en otage. Plus de la moitié des opérations sont menées
par des personnes sous contrat privé, qui ne sont pas toujours citoyens
américains. La question de la responsabilité d'une société privée pour des actes
commis par ses contractuels en mission avec l'armée américaine à l'étranger sur
des ressortissants tiers est un casse-tête juridique insoluble ». (Françoise
Bouchet-Saulnier,
juriste auprès de Médecins sans frontières,
« Combattants illégaux : un faux débat », Entretien,
Le Monde, 30 juin 2004, p.
VIII).
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Que tout cela est étonnant...
« Les Irakiens, qui possèdent une connaissance innée de toutes choses,
depuis les banlieues des villes et les accents régionaux jusqu'aux sensibilités
religieuses et même les plaques d'immatriculation des véhicules, ont des
avantages sur n'importe quelle force étrangère pour affronter les problèmes de
sécurité dans l'Irak d'aujourd'hui, et particulièrement dans son environnement
urbain.
[...] Pour encourager un véritable sentiment d'unité et d'indépendance, les
forces de sécurité irakiennes ont aussi besoin d'un point de ralliement irakien
: les Irakiens veulent recevoir leurs ordres d'Irakiens ». (Paul Wolfowitz,
Secrétaire adjoint à la défense américain,
« La « feuille
de route » pour un Irak souverain »,
Le Monde, 27-28 juin 2004, p.
13.
Texte traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Vaché pour Le
Monde. Une version développée de ce texte a été publiée par le Wall
Street Journal).
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L'appel du 16 juin
« Nous sommes confrontés aux défis importants du XXIe siècle : prolifération
des armes de destruction massive, distribution inégale des richesses et des
fruits de la mondialisation, terrorisme, dégradation de l'environnement,
augmentation de la population dans le monde en voie de développement, sida,
conflits ethniques et religieux. De tels problèmes ne peuvent être résolus par
la force militaire, ni par l'unique superpuissance encore existante.
L'administration Bush a montré qu'elle ne comprenait pas la situation de cette
nouvelle ère et qu'elle était incapable de se montrer à la hauteur des
responsabilités de leader mondial dans le fond comme dans la forme. Le temps du
changement est venu ».
(« L'heure
du changement a sonné, Georges Bush ! », Lettre ouverte signée par des
diplomates et militaires de haut rang américains à la retraite ("Diplomats and
Military Commanders for Change"),
Le Monde, 17 juin 2004, p. 19.
Texte traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Florence Lévy-Paoloni pour Le
Monde. Cet appel a été lancé lors d'une
conférence de presse qui a eu lieu le 16 juin 2004 à Washington DC au
National Press Club).
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Bonne question !
« Comment des juristes ont-ils pu gloser sur la dose acceptable de
brutalités physiques ou psychiques jusqu'où il serait licite d'aller sans
commettre de torture ? N'ont-ils pas jugé légal de maltraiter des détenus
jusqu'aux abords de la mort ou de poursuivre les pressions mentales pendant des
mois ou des années ?
Allant plus loin dans la perversion du droit, ces experts ont affirmé que
l'interdiction de la torture pourrait violer la Constitution du "pays des hommes
libres" en restreignant les pouvoirs du "commandant en chef" (le président), en
temps de guerre. Où sont donc passés ces hommes de loi qui, il ne faut jamais
l'oublier, avaient fait honneur à leur profession et à leur pays en participant
à l'élaboration des grands principes de Nuremberg posant la responsabilité des
dirigeants nazis pour les atrocités commises sous leurs ordres ? ».
(« Torture
et casuistique », Editorial, Le Monde, 16 juin 2004, p. 16).
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Il n'est jamais trop tard...
« La France prend acte de la décision de M. James Baker de renoncer à
ses fonctions d'Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le
Sahara occidental ».
(Porte-parole du Ministère français des Affaires étrangères,
Point de presse du
16 juin 2004. Cf. ci-dessous).
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Culte du secret
« Je ne sache pas que la démission de M. James Baker [Envoyé personnel du
Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental] ait été rendue
publique ».
(Porte-parole du Ministère français des Affaires étrangères,
Point de presse du 14 juin 2004. La démission de M. James Baker était
cependant annoncée publiquement depuis le vendredi 11 juin 2004 par le
porte-parole des Nations Unies et largement reprise depuis par la presse
marocaine, algérienne et française. Cf.
Centre de nouvelles ONU, 11 juin 2004 pour l'annonce officielle).
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Le Combat
« A vous, héros légendaires de cette aube du 6 juin 1944 rougie par la mort
;
A vous, enfants du monde jetés si jeunes dans le feu de la guerre ;
A vous, symboles admirables du courage et du dévouement, de l’honneur et de la
noblesse, du devoir accompli et du dépassement suprême ;
A vous, je dis, au nom de toutes les Françaises et de tous les Français, au nom
de tous les Chefs d’Etat et de Gouvernement ici réunis, de toutes les femmes et
de tous les hommes épris de liberté, notre reconnaissance et notre fierté, notre
gratitude et notre admiration.
Je dis que votre combat nous oblige. Que votre engagement est pour nous, pour
les générations futures, un exemple, une exigence, un devoir. Qu’il n'est pas
d'avenir sans mémoire.
Je dis que le flambeau que vous avez porté si haut et si loin, celui de la
liberté et du droit, de la dignité et du respect des hommes, de la justice et de
la démocratie, éclaire toujours notre route ».
(Extrait de l'allocution
prononcée par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, à
l'occasion de la cérémonie internationale du 6 juin 2004, 60e anniversaire du
Débarquement, Arromanches, 6 juin 2004).
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La Mémoire
« Le 6 juin 1944, quand, au soir du « Jour le plus long », la nuit étendit
son voile sur Omaha la Sanglante, sur Utah, Juno, Sword, Gold, quand la nuit
descendit sur Caen martyrisée, quand la nuit tomba sur la France meurtrie par
les années de guerre et d'occupation, ils tenaient. Ils tenaient quelques
arpents de sable et de terre. Mais l’espoir pouvait enfin revivre.
Aujourd'hui, en ce 6 juin 2004, c’est ce même espoir, cette même espérance, ce
même idéal que nous devons à des hommes que nous n’oublierons jamais.
Face aux dangers d'un monde en devenir, sachons ensemble rester fidèles à
l'héritage, au sacrifice, au message de nos pères. Sachons donner corps aux
valeurs humanistes de respect, de justice, de dialogue et de tolérance pour
lesquelles ils ont donné leur vie. Sachons ensemble bâtir pour nos enfants un
monde de liberté et de progrès, respectueux de la diversité des hommes et des
idées, des cultures et des peuples.
C’est cet héritage, qui est aussi un devoir, que nous commémorons aujourd’hui.
C’est lui dont nous sommes dépositaires et tributaires pour toujours.
A nous de le transmettre, avec confiance, aux générations nouvelles ».
(Extrait de l'allocution
prononcée par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, à
l'occasion de la cérémonie internationale du 6 juin 2004, 60e anniversaire du
Débarquement, Arromanches, 6 juin 2004).
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La Paix
« Cette cérémonie témoigne devant le monde qu'il n'est pas de conflit,
fût-il douloureux et profond, qui ne puisse un jour laisser place au dialogue et
à l’entente. Aux hommes qui s’affrontent dans la nuit interminable de la haine
et du ressentiment, notre réconciliation offre une véritable espérance. Mieux,
elle offre un choix. Celui de l’audace, du courage et de la patience. Il y a
toujours un chemin possible pour la paix ».
(Extrait de l'allocution
prononcée par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, à
l'occasion de la cérémonie franco-allemande au Mémorial de la Paix, 60e
anniversaire du Débarquement, Caen, 6 juin 2004).
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Solidarité internationale
« La lutte contre la pauvreté et pour le développement humain a besoin de
continuité et de stabilité. Elle doit reposer sur des mécanismes de financement
et de coordination robustes, à l'abri des cycles économiques et des fluctuations
politiques et internationales. Ce besoin, que nous ne pouvons satisfaire en
agissant séparément, nous pouvons y faire face ensemble à moindre coût. [...]
Face au sous-développement et à la pauvreté, nous sommes en risque. Risque
contre la sécurité, la stabilité, la santé. Face à ces risques, les efforts
internationaux nécessaires apparaissent peu coûteux et me semblent constituer un
vecteur d'espoir et de progrès pour le monde ».
(Extrait de la
Lettre de M. Jacques Chirac, Président de la République, adressée à une
soixantaine de dirigeants de pays occidentaux ou en voie de développement, et
d'institutions internationales, proposant de nouvelles pistes pour le
financement du développement, Paris, 3 juin 2004).
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Mai
2004 |
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« Nous devons faire preuve de sympathie et aider le
peuple de Palestine qui souffre, mais sans pour autant oublier qu'il envoie ses
jeunes à la mort dans des attentats suicides. Aussi bien le peuple israélien que
les Palestiniens méritent une meilleure vie que celle qu'ils ont aujourd'hui ».
(Ilnur Cevik, « A friend has to tell Israel », Editorial,
Turkish Daily News,
27 mai 2004. Traduit par la
revue. Texte original : « We must show sympathy and give help to the
suffering people of Palestine, but we should not pay lip service to the people
who send their youngsters to their deaths as suicide bombers. Both the Israeli
people and the Palestinians deserve a better way of life than what they are
experiencing today
»).
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Faites ce que je dis, ...
« Les Etats-Unis ont aussi contribué aux efforts multilatéraux visant à
réintégrer l'Irak dans la communauté internationale et à s'assurer de sa
conformité aux standards internationaux en matière de droits de l'homme. Cela
inclut l'aide au développement des contacts [du Conseil de gouvernement
intérimaire] avec des gouvernements étrangers et la promotion de l'adoption par
l'Irak de conventions internationales, incluant celles contre la torture ».
(Extrait du rapport 2003-2004 du Département d'Etat américain sur les efforts
américains en faveur des droits de l'homme et de la démocratie. Traduit par la
revue. Texte original : « The United States also contributed to
multilateral efforts aimed at reintegrating Iraq into the international
community and ensuring its compliance with international human rights standards.
These included facilitating IGC contacts with foreign governments and promoting
Iraq’s adoption of international conventions, including those against torture
».
Supporting Human Rights and Democracy: The U. S. Record 2003 - 2004, p.
177).
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Avril
2004 |
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« Je pense pour ma part que, quoi qu'il arrive, il faut négocier. Le
seul fait de s'asseoir à la table des négociations est un signal d'espoir pour
les peuples israélien et palestinien. Ne pas le faire, enclenche un cercle
vicieux : Israël tue des Palestiniens et des Palestiniens commettent des
attentats-suicides anti-israéliens. Et dans les deux cas, ce sont des civils
innocents qui en paient le prix. [...] Si nous voulons combattre le terrorisme,
nous devons en enrayer les causes. Et la cause principale est le sentiment
d'injustice ».
(« Hosni
Moubarak : l'Amérique récolte la "haine" dans le monde arabe »,
Entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, Le Monde, 21 avril
2004, p. 2. Propos recueillis par Alain Frachon et Mouna Naïm).
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Petit rappel :
« [La France] déclare une nouvelle fois que les exécutions extrajudiciaires sont
contraires au droit international et sont inacceptables. Chaque Etat [...] a le
droit de protéger ses citoyens, mais pas au mépris du droit. C'est par
concertation et non par la violence que la paix pourra s'imposer ».
(Déclaration
du porte-parole du Quai d'Orsay, Paris, le 18 avril 2004, à la suite de
l'assassinat du chef du Hamas, Abdelaziz Al-Rantissi).
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Mars
2004 |
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Victimes ... Bourreaux... Bourreaux ... Victimes ...
« L'assassinat de Cheikh Yassine est un
acte bestial
[...]. Y a-t-il pire terrorisme
que le terrorisme d'Etat ? [...].
Non au terrorisme quel qu'il soit, où qu'il soit et d'où qu'il provienne ! Oui à
la solution politique et humaine qui consiste à reconnaître l'Etat palestinien
ayant sa capitale à Jérusalem et débarrassé des implantations coloniales sur son
territoire. C'est là la position des justes parmi les juifs et les démocrates.
Sans solution politique, il n'y aura que terreur, extrémisme et terrorisme.
[...].
Quant à l'image vraie, historique, civilisationnelle
du judaïsme, ce n'est pas celle des responsables du carnage de Sabra et Chatila
et des exécutions quotidiennes en Cisjordanie et Ghaza, mais celle de la
première religion révélée, et qui a jeté l'opprobre sur le meurtre. C'est aussi
la religion de six millions de victimes du pire racisme, et non celle des
bourreaux
».
(Simon Levy, Secrétaire général de la Communauté juive de Casablanca,
Casablanca, 23 mars 2004,
communiqué de presse publié le 24 mars 2004 sur allAfrica.com).
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Lutte contre le terrorisme
« La
pratique des exécutions extrajudiciaires viole les
principes fondamentaux de l'Etat de droit sans lequel il n'y a pas de politique
juste et efficace possible, y compris en matière de lutte contre le terrorisme.
Cette pratique des forces armées israéliennes doit cesser. Au-delà de son
caractère illégal, l'attaque d'hier [contre
Cheikh Ahmed Yassine qui a fait dix morts palestiniens]
risque d'être contre-productive au plan politique. Elle comporte des risques
d'aggravation de la tension dans les territoires palestiniens occupés et dans
l'ensemble de la région. [...]
La France reconnaît le droit imprescriptible
d'Israël à la sécurité et son droit à se défendre et à lutter contre les
attentats terroristes, qui sont absolument condamnables, moralement répugnants
et qu'aucune cause ne saurait justifier. La France condamne systématiquement les
attentats suicides et autres attaques terroristes commises contre des civils
israéliens par les groupes palestiniens armés, notamment les brigades du Hamas.
Cependant, la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect du droit.
Son efficacité dépend en effet de son caractère légitime, crédible et juste ».
(Intervention
du Représentant permanent de la France devant le Conseil de sécurité, New York,
23 mars 2004).
Lutte contre le terrorisme
« [C]ombattre le
terrorisme avec des bombes et des missiles Tomahawk, n'est pas la méthode pour
gagner, mais pour provoquer plus d'extrémisme. Le terrorisme se combat avec
l'Etat de droit, le droit international et les services de renseignements ».
(José Luis Rodriguez Zapatero, futur chef du
gouvernement espagnol, déclaration faite au cours d'un débat sur l'Irak au
parlement espagnol, cité par l'AFP, cf.
Yahoo! Actualités, 17 mars 2004, 10h27).
Mines antipersonnel :
« Nous sommes réunis ici aujourd'hui pour aborder une cause
essentielle, celle de la lutte contre l'un des fléaux les plus cruels que les
guerres modernes aient engendrés : les mines anti-personnel. Fléau d'autant plus
odieux qu'il frappe sans discrimination les victimes les plus innocentes : les
travailleurs dans leurs champs, les femmes, les enfants aussi et surtout ».
(Pierre-André Wiltzer, Ministre français délégué à la coopération et à la
Francophonie,
Allocution lors du Colloque de la Commission nationale pour l'élimination des
mines anti-personnel sur les structures nationales chargées de la lutte contre
les mines anti-personnel, Paris, 12 mars 2004).
Souveraineté des Etats :
« Encore récemment, toute atteinte à la souveraineté des Etats était
jugée insupportable. Ce temps s'achève. Alors que les nouvelles menaces,
conjuguées aux enjeux de la mondialisation, suscitent l'inquiétude, le droit et
la justice constituent notre meilleure chance de construire un autre monde ».
(Dominique de Villepin, Ministre français des Affaires étrangères,
« Le
droit, la justice et la société internationale », Allocution à l'Académie de
droit international, La Haye, 11 mars 2004).
Le contexte :
Le journal Le
Monde, dans son édition du 9 mars 2004 datée du 10 mars 2004, fait état
du rapport d'enquête du juge
anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière dans lequel Roger Lambo, ancien responsable du trafic
aérien à Kigali en 1994, affirmait avoir récupéré et transféré au siège des
Nations Unies à New York la boîte noire du jet présidentiel rwandais abattu le 6
avril 1994 lors d'un attentat qui avait marqué le début du génocide.
Réactions effarouchées du Secrétariat général des Nations Unies :
« Je suis surpris que l'on dise que l'ONU a la boîte noire [...] parce qu'on
n'a pas intérêt à empêcher des investigations ni le processus judiciaire ».
(Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, cité par Stephen Smith, « Le
Rwanda rejette les accusations du juge Bruguière », Le
Monde, 11 mars 2004, p. 3).
« Nous ne faisons aucune obstruction à cette enquête. Il est ridicule d'affirmer
que nous cachons la boîte noire de l'avion au quartier général [de
l'Organisation des Nations Unies] ou où que ce soit. Je n'attribuerai aucune
crédibilité à ces informations ».
(Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, cité par
Stephen Smith, « Le Rwanda rejette les accusations du juge Bruguière », Le
Monde, 11 mars 2004, p. 3).
Puis...
Le
11 mars 2004, une boîte noire est
découverte dans les locaux de l'Unité de
sécurité aérienne du Département de maintien de la paix des Nations Unies... Cf.
Yahoo!
Actualités, 12 mars 2004, 03h42.
Réaction incrédule du Secrétaire
général des Nations Unies :
« D'après ce que je comprends, cela a l'air d'une vraie bourde, une
bourde de première classe. Je ne crois pas qu'il y ait eu de tentative de
dissimulation ».
(Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies,
dépêche AFP du 12 mars 2004 reprise par Courrier international).
Morale de l'histoire :
Qui ne conserve pas chez lui de boîte noire en provenance du Rwanda quelques
jours après un attentat aérien qui a coûté la vie à deux chefs d'Etat en
exercice sans chercher à savoir de quel avion elle provient et ce qu'elle
contient ?
Mais ce n'était pas fini :
Une enquête indépendante a montré en juin 2004 que
la boîte noire retrouvée début mars à l'ONU n'était pas celle de l'avion du
président rwandais Juvénal Habyarimana, dont le crash avait déclenché le
génocide de 1994. - (cf.
Yahoo!
Actualités,
lundi 7 juin 2004, 21h42 ). L'honneur est sauf. Mais quid alors de cette
boîte noire ?
Sans commentaire...
« Rendre justice, établir les faits et dire la vérité, voilà la mission de
la communauté internationale, qui, pour la seconde fois en une décennie, a
failli au Rwanda, après sa non-assistance à population en danger
d'extermination, en 1994, l'an du génocide. Dire le crime, à défaut d'avoir pu
le prévenir, et créer les conditions d'une réconciliation dans l'équité, cela
devait être l'objectif du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), en
particulier, et des Nations unies, en général. Mais l'ONU n'a pas voulu savoir
ce qui s'est passé le 6 avril 1994, au risque de se disqualifier pour juger les
cent jours de tueries qui l'ont suivi ».
(« L'abîme
rwandais », Editorial, Le
Monde, 10 mars 2004, p. 15).
Droit d'intervention démocratique :
« Il n’y avait plus de légalité constitutionnelle à Haïti ; il n’y
avait plus que le désordre quotidien des bandes armées par le pouvoir qui
pillaient, tuaient et semaient la terreur.
Il était de la responsabilité de la communauté internationale - et donc de la
France - de dire haut et fort que le président Aristide ne pouvait pas continuer
à diriger son pays en s’affranchissant de toute règle de droit. En lui demandant
de tirer les conséquences de la situation de faillite dans laquelle il avait
plongé Haïti, la France n’a pas ignoré le droit ; elle a voulu au contraire le
restaurer et lui rendre toute sa vigueur ».
(Extrait de la déclaration de M. Dominique de Villepin, ministre des Affaires
étrangères, faite à Tokyo le 1er mars 2004, cité par la porte-parole adjointe du
Quai d'Orsay lors du
point de presse électronique du 1er mars 2004).
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Février
2004 |
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On oubliait presque qu'il y avait encore un peuple haïtien...
« Aujourd’hui, il y a une course de vitesse contre la violence qui ne cesse
de croître : Haïti est coupée en deux, il faut donc rechercher une solution par
le dialogue. [...]. Cela implique véritablement que chacun prenne la mesure de
la situation. Je pense au président Aristide, l’autorité élue, mais aussi à
l’opposition. Est-ce que l’on souhaite que le chaos se développe en Haïti, ou
est-ce qu’au contraire, on souhaite véritablement que les choses puissent être
reprises en main par un biais politique ? Il y a un principe, bien évidemment,
il y a une autorité élue. Mais il y a aussi une réalité, qui est la montée de la
violence. Cela implique que nous trouvions ensemble, avec tous les
représentants, une solution. Cela implique un effort de la part du président
Aristide et un effort de la part de l’opposition. Il faut être réaliste, comment
fait-on pour sortir de cette spirale de la violence ? Comment fait-on pour que
la réponse soit vraiment une réponse politique ? Il faut un dialogue. Que chacun
le comprenne et que chacun accepte de faire des sacrifices, tout cela pour le
peuple haïtien qui souffre depuis trop d’années ».
(Entretien
du ministre français des Affaires étrangères, M. Dominique de Villepin, avec
Radio France Internationale, Paris, 24 février 2004).
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Avis consultatif :
« Personne ne doit céder à la
tentation du découragement, encore moins à la haine
ou aux représailles. C'est de réconciliation dont la
Terre sainte a besoin : le pardon pas la vengeance,
des ponts pas des murs ».
(Jean-Paul II,
Audience avec le Premier ministre de l'Autorité
palestinienne, Cité du Vatican, 12 février 2004.
Traduit par la revue.
Texte original en anglais : « No one must yield
to the temptation of discouragement, let alone to
hatred or retaliation. It is reconciliation that the
Holy Land needs: forgiveness not revenge, bridges
not walls »).
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Janvier
2004 |
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Allez, on y croit tous très fort ! Depuis le temps qu'on le dit...
« Entre paix, sécurité et démocratie, chacun sait qu'il existe un cercle
vertueux qu'il nous appartient de tracer. Mais seule la volonté de justice et de
partage est en mesure de l'enclencher.
C'est à nous de gagner ce combat de l'humanité contre l'intolérance, du dialogue
contre la violence, de l'espoir contre les mécanismes d'affrontement, de
division et de rupture qui sont aujourd'hui en marche. Ensemble il nous
appartient de nous dresser dans un élan de paix et de bâtir un monde plus juste,
plus sûr et plus solidaire ».
(Discours
du Ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, Forum
Euro-Méditerranée Science Développement et Paix sur le thème "Le choc des
civilisations n'aura pas lieu", Paris, 17 janvier 2004).
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Petit manuel de relations internationales...
« Dans tous les cas, la France plaide pour une action internationale
plus vigoureuse. Le constat de l'interdépendance des crises invite à aller plus
loin : il faut élaborer des stratégies globales associant le souci de sécurité
et de stabilité, la réforme intérieure des Etats, le développement économique et
la reconnaissance des identités. Et il faut faire tout cela ensemble.
L'urgence ne doit pas nous empêcher de voir loin. Pour faire face aux menaces et
réguler un monde qui risque d'échapper à tout contrôle, nous avons besoin d'un
nouvel ordre fondé sur des principes et des règles applicables à tous. A cet
effet, il faut rassembler la communauté internationale dans une démarche de
responsabilité collective qui rendra son action efficace car pleinement légitime ».
(Dominique de Villepin, Ministre français des Affaires étrangères,
voeux à la presse diplomatique, Paris, 16 janvier 2004).
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L'intégrité n'est pas non plus l'intégrisme...
« La laïcité n'est pas le laïcisme ! ».
(Jean-Paul II,
Discours pour les voeux au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège,
Rome, 12 janvier 2004).
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C'est magique !
« La préférence du Président a toujours été de
résoudre les problèmes de manière pacifique et
diplomatique. Il a porté la question de l'Irak
devant les Nations Unies dans l'espoir qu'elle
pourrait se résoudre sans avoir recours à la guerre.
Cela n'a pu se faire, alors il y a eu la guerre, et
cette guerre est finie ».
(Colin Powell, Secrétaire d'Etat américain,
Interview par U.S. News & World Report, Washington,
DC, 10 janvier 2004. Traduit par la revue. Texte
original : « The President's preference, always has
been to solve problems peacefully and diplomatically.
He took it, the Iraq problem, to the UN in the hope
that it could be solved without a war. It couldn't
be, so we had a war, and that war's over »).
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Il n'est jamais trop tard...
« Les principes de sagesse affirmés à San
Francisco, au sortir des souffrances et des ravages
de la deuxième Guerre mondiale, gardent toute leur
pertinence. Ils ont fondé la légitimité de l’ordre
international sur des valeurs universelles et sur
des règles communes. Dans la fidélité à ces
principes et aux idéaux de paix et de progrès qui
inspirent la France, il revient aujourd’hui aux
Etats de donner un nouveau souffle à la construction
d’un nouvel ordre international. Que cette année
2004, [...], soit celle de nouveaux progrès pour la
dignité de l’Homme ».
(Jacques Chirac, Président de la République française,
Allocution lors de la présentation des voeux du
Corps diplomatique, Paris, 8 janvier 2004).
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