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Réponse à la "Lettre ouverte aux parlementaires européens"

Dans le cadre de l'exercice du droit de réponse, l'équipe de "Tête de Turc - Les Amis de la Turquie" a souhaité publier la lettre suivante en réaction à la "Lettre ouverte aux parlementaires européens" publiée dans cette revue le 23 octobre 2001 et rédigée par Jean-Claude Kébabdjian et Nil Vahakn Agopoff.

 

Devant les indicibles souffrances éprouvées au début du siècle dernier tant par les membres de la communauté arménienne que par les populations civiles musulmanes, seul un dialogue - empreint de respect et de compréhension mutuels - peut amener durablement la paix.

Patrice Despretz, directeur de la revue.

 

Réponse à la "Lettre ouverte aux parlementaires européens"  

 

« Aucun gouvernement britannique, ni celui-ci, ni ceux qui l'ont précédé, n'ont jugé les preuves existantes suffisamment convaincantes pour persuader les différents gouvernements que les événements de 1915 devaient être qualifiés de génocide conformément à la définition qu'en donne la convention de 1948 des Nations unies sur le génocide. » 

Déclaration du Foreign Office (dépêche AFP du 18 janvier 2001)

 

Messieurs Kébabdjian et Agopoff, dans leur « Lettre ouverte aux parlementaires européens », font preuve d’une curieuse amnésie concernant cette prise de position britannique. Avec force et clarté, la Grande-Bretagne, dans un communiqué officiel de son ambassade à Ankara, a pourtant confirmé le 23 juillet dernier que les événements survenus en 1915-1916 sous l’Empire ottoman ne pouvaient être qualifiés de « génocide ».

 

Le mensonge par omission, voilà l’une des armes favorites des propagandistes arméniens. Dans l’art et la manière d’occulter les faits, certains d’entre eux sont même devenus des maîtres. Maintenir l’opinion publique dans l’ignorance, propager de fausses informations, user de la menace et des intimidations pour museler les historiens, pratiquer le chantage électoral et politique, et sous couvert de combattre le négationnisme, insulter, outrager, et calomnier le peuple turc, telle est, en substance, la stratégie mise en œuvre de nos jours par certains activistes arméniens.

 

L’acharnement arménien à voiler la vérité et à dénigrer systématiquement la Turquie devant l’opinion publique occidentale dissimule cependant mal la réalité. C’est un fait, la lecture arménienne de l’histoire est très loin de faire l’unanimité. Ainsi, faisant écho aux autorités britanniques, le prix Nobel de la Paix et ministre israélien des Affaires étrangères, Monsieur Shimon Peres, déclarait publiquement le 10 avril 2001 : « Nous rejetons les tentatives de créer une similarité entre l'Holocauste juif et les allégations arméniennes. Rien de comparable à l'Holocauste n'a eu lieu. Ce qu'ont enduré les Arméniens est une tragédie mais pas un génocide » (1). Le 22 avril, le gouvernement allemand affirmait pour sa part que « les massacres survenus en 1915-1916 relèvent de la compétence des historiens et de la recherche historique, et de plus, l'affaire ne concerne que la Turquie et l'Arménie » (2).

 

L’affaire ne concerne effectivement que les Turcs et les Arméniens. Or, devant la nécessaire confrontation, les extrémistes arméniens fuient et condamnent d’avance toute tentative de dialogue avec les Turcs. Au grand dam de ces fanatiques, une « Commission de réconciliation turco-arménienne » a pourtant vu le jour en juillet dernier, à l’initiative de courageux démocrates turcs et arméniens, et avec l’appui de la Turquie, de l’Arménie, des Etats-Unis, et de la Russie (3). Le Parlement européen, le 25 octobre 2001, en adoptant à une écrasante majorité le rapport Lamassoure, a décidé à son tour de soutenir le dialogue turco-arménien, et de ne plus faire de la question arménienne une entrave à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

 

La peur d’une confrontation directe avec la réalité, à savoir l’existence de l’Autre, ce Turc si détesté et honni, est sous-jacente aux outrances de ceux qui ne reconnaissent au peuple turc qu’un seul et unique droit : celui de se taire. Accepter le dialogue, c’est reconnaître dans ce Turc, génétiquement et éternellement coupable d’être Turc, un interlocuteur digne d’être écouté. Donner la parole aux Turcs, c’est accepter qu’ils aient une opinion à exposer, des griefs à présenter, et une souffrance à exprimer (4). C’est donc accepter implicitement qu’il puisse y avoir différents points de vue sur les événements de 1915 et une autre lecture de la tragédie turco-arménienne.

 

Le dialogue est une affaire de courage et de patience. Ceux qui restent enfermés dans leur aveuglement et leur autisme, sont condamnés à rester sur le quai. Le train de l’Histoire, lui, poursuivra son chemin avec les Turcs et les Arméniens de bonne volonté. L’avenir leur/nous appartient.

 

L’équipe de Tête de Turc

http://www.tetedeturc.com

Le site des amis de la Turquie

 

 

(1) Quotidien turc de langue anglaise, Turkish Daily News, du 10 avril 2001.

 

(2) Quotidien turc Milliyet du 23 mars 2001.

 

(3) Aux côtés d’universitaires et d’un psychologue, d’anciens ministres et ambassadeurs turcs et arméniens, qui continuent d’entretenir des relations étroites avec leur gouvernement respectif, sont membres de cette commission. Cette dernière comprend également des représentants des communautés arméniennes vivant aux Etats-Unis et en Russie. Soulignons enfin que la naissance de la commission a été saluée par le ministère arménien des Affaires étrangères, qui a affirmé que l’Arménie avait « toujours eu une attitude positive concernant les contacts publics et le dialogue entre les deux peuples, permettant l'échange de points de vue sur les problèmes existants ». A propos du dialogue turco-arménien, Monsieur Elie Wiesel a parlé quant à lui d’événement « miraculeux ».

 

(4) Qui se souvient des atrocités commises par les miliciens arméniens sur les populations turques et kurdes ? Voici ce que disent les historiens français des massacres perpétrés par les Arméniens : « Il importe cependant de souligner que les communautés arméniennes ne sont pas les seules à avoir été laminées par le fléau de la guerre. Au printemps de 1915, l’armée tsariste s’est avancée dans la région du lac de Van, entraînant dans son sillage des bataillons de volontaires constitués d'Arméniens du Caucase et de Turquie. (...) Les statistiques de l’après-guerre font apparaître, pour chacune des provinces soumises à l’occupation russe et aux actes de vengeance des milices arméniennes, un important déficit démographique - totalisant plusieurs centaines de milliers d’âmes - dû pour une bonne part aux massacres perpétrés par l’ennemi » (« Histoire de l’Empire Ottoman », sous la direction de Robert Mantran, édition Fayard, Paris, page 624).

 

Dans leur lettre d'accompagnement, l'équipe de Tête de Turc avait ajouté le message suivant :

Les Turcs et la Turquie reconnaissent la réalité des massacres perpétrés sur les populations arméniennes en 1915-1916 et nous nous inclinons devant la mémoire des victimes.
Nous contestons, en revanche, le caractère prémédité de ces massacres, et donc la qualification de "génocide". Nous rappelons simplement que la recherche historique n'a jamais prouvé la planification par le pouvoir ottoman de ces massacres.
En outre, il est important de souligner que des centaines de milliers de musulmans ont été exterminés par les milices arméniennes engagées dans les rangs de l'armée tsariste. Les plaies sont encore vives dans les familles turques et kurdes vivant dans l'est de l'Anatolie, et leurs témoignages, tout aussi terribles et dignes de foi que les témoignages arméniens.

Est-ce faire injure aux victimes arméniennes que de réclamer aussi un devoir de mémoire pour les morts musulmans?
Pourquoi la souffrance du peuple turc pèserait-elle moins lourd dans les consciences occidentales que celle du peuple arménien?
Est-il choquant d'attendre des Turcs et des Arméniens qu'ils se pardonnent mutuellement les atrocités commises en 1915, et de souhaiter que la reconnaissance des responsabilités partagées dans les événements de cette époque ouvre la voie à une vraie réconciliation ?

Nous espérons que la "Commission Turco-Arménienne de Réconciliation" qui constitue une avancée majeure ouvre la voie à une réconciliation entre Turcs et Arméniens !

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