Sommaire
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La structure des CEC est déterminée à la fois par
l'Accord de 2003 et la
Loi de 2001, telle que modifiée en 2004.
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La phase d’instruction est assurée par des co-procureurs
et co-juges d’instruction internationaux et cambodgiens.
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Tout désaccord entre eux est réglé par une
Chambre préliminaire.
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Les procès se déroulent devant une Chambre
Extraordinaire du Tribunal municipal de Phnom Penh.
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Les appels seront entendus par une Chambre
Extraordinaire de la Cour Suprême.
Statut juridique :
des tribunaux internes
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Les CEC sont des tribunaux cambodgiens établis
par la Loi de 2001 modifiée en tant que chambres spécialisées au
sein de l'hiérarchie judiciaire existante. Elles ne sont pas des
tribunaux internationaux: l’Accord de 2003 ne règle que les
questions de coopération internationale avec les CEC et de
respect des standards internationaux.
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Puisque les deux textes ont le statut d’une loi
au Cambodge, il n’est pas certain lequel devrait prévaloir en
cas de conflit. Cependant, au moins en ce qui concerne la
participation internationale, l’Accord de 2003 (un accord
international) devrait prévaloir.
Nature de la participation internationale
Organisation de la participation
internationale
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Conformément à la Constitution cambodgienne, le
Conseil Suprême de la Magistrature nomme tous les juges
cambodgiens, ainsi que le personnel judiciaire international,
sur des listes fournies par le Secrétaire Général des Nations
unies (pour les détails des candidats de l’ONU, voir:
http://www.un.org/french/law/trials/khmerrouge/).
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Un Directeur cambodgien du Bureau
d'administration, Sean Visoth, est secondé par un Directeur
adjoint international, Michelle Lee (les deux furent nommés
officiellement le 24 novembre 2005).
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Tous les autres postes internationaux sont
disponibles sur la
page de recrutement de l’ONU (choisir Lieu d’affectation
= Phnom Penh)
Compétence matérielle
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Crimes internationaux : le génocide; les Crimes
contre l'humanité; les violations graves des Conventions de
Genève de 1949 (crimes de guerre); de la Convention de la Haye
de 1954 sur la protection de la propriété culturelle; et de la
Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques
(Loi de 2001 modifiée, Arts. 4 à 8).
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Crimes graves de droit cambodgien (Code pénal de
1956) : homicide, torture, atteintes à la religion (Loi de 2001
modifiée, Art. 3).
Compétence personnelle
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La compétence personnelle des CEC couvre deux
groupes de personnes :
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Les estimations varient quant au nombre de
personnes couvertes par ces critères, mais les CEC n'ont pas de
budget suffisant pour poursuivre un grand nombre de personnes.
Pour une étude de sept accusés potentiels parmi les ‘hauts
dirigeants’ (en anglais), voir: S. Heder,
Seven Candidates for Prosecution: Accountability for the Crimes
of the Khmer Rouge
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Deux personnes sont actuellement en détention
(début 2006):
Compétence temporelle
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La compétence
temporelle des CEC est strictement limitée à la période
du 17 avril 1975 à 6 janvier 1979, pendant lequel le régime du
Kampuchéa démocratique était au pouvoir.
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Importance d’appliquer la définition des crimes
au moment des faits: Principe de nullum
crimen sine lege
Compétence territoriale
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La compétence territoriale des CEC n'est pas
précisée.
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Les Chambres devront ainsi décider si elles
peuvent poursuivre tous les crimes relevant de leur compétence,
indépendamment du lieu où ils étaient commis (comme le tribunal
pour la Sierra Leone), ou si elles appliqueront le droit
cambodgien, qui semble limiter la compétence aux crimes commis
au Cambodge.
Divers
Procédure :
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La procédure suivra le droit cambodgien en
vigueur au moment des procès (cela pourrait inclure le projet de
Code de procédure pénale actuellement en discussion s'il est
adopté à temps).
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Cependant, les CEC sont autorisées à s’inspirer
des « règles de procédure établies au niveau international » en
cas de lacune, d’incertitude, ou d’incompatibilité de la
procédure cambodgienne avec des normes internationales [Accord
de 2003, Art. 12 § 1].
Victimes :
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En vertu du droit cambodgien, les victimes ont le
droit de participer au procès pénal en tant que « parties
civiles », afin de contribuer aux poursuites et de demander des
dommages intérêts. Ce droit devrait être respecté devant les CEC.
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Pour plus d'informations sur les droits des
victimes des Khmers rouges, voir le site de l’association
Justice pour le Cambodge ; ou le Bulletin du
Groupe de travail pour les droits des victimes, No. 5
(2006) ; et en anglais,
David Boyle, "The Rights of Victims, Participation,
Representation, Protection, Reparation", Symposium on Khmer
Rouge trials,
Journal of International Criminal Justice (2006) (résumé
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article).
Processus de vérité associé
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Il n’y a pas
actuellement de processus formel de cette nature au Cambodge
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Toutefois, une ONG
américaine, le Documentation Center of Cambodia est en
train de faire des recherches approfondies en la matière: voir
le site du
DC-Cam (en anglais)
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