La saga des événements liés aux
changements climatiques continue.
I. Événements récents
Une
quarantaine d’Etats parties à la Convention sur les changements
climatiques et désireux d’avancer dans l’application du Protocole
de Kyoto s’est réunie au siège des Nations Unies à New York samedi
21 avril 2001 afin de dresser l’état des négociations, à la suite
de la déclaration du président américain de ne pas ratifier le
Protocole (voir la chronique
précédente). La délégation américaine n’a pas montré
le moindre signe d’assouplissement de sa position. Les Européens
essaient de promouvoir l’idée suivant laquelle il est intéressant
d’appliquer le Protocole même sans les Etats-Unis. Il leur reste donc
à convaincre les autres Etats industrialisés visés par le Protocole,
ce qui risque d’être difficile. Le Japon y est pour le moment très
hostile.
Les
Etats-Unis ont cependant accepté de participer aux prochaines réunions
qui se tiendront à Bonn en juillet. Entre temps, les Européens auront
tout le loisir de présenter au président américain leur point de vue,
puisque ce dernier sera invité lors du prochain sommet européen qui se
tiendra à Göteborg, en Suède (cet Etat membre préside actuellement
l’Union européenne). Espérons donc que les Européens seront faire
preuve de beaucoup d’imagination pour convaincre les Américains
d’aller dans le sens du Protocole. Cela est loin d’être évident
d’autant que les Etats-Unis envisagent de reprendre les négociations
à un stade bien antérieur, sur la base de la Convention qui détermine
de très vagues obligations – mais non contraignantes - de réduction
des gaz à effet de serre. Voir notamment sur ce point l’article de
Hervé Kempf publié dans Le Monde, 24 avril 2001, p. 3.
A
noter, en marge de ces débats un très intéressant article paru dans Le Monde, intitulé « Pourquoi tant de pluie en
France ? », le 18 avril 2001, pp. 1 et 24. Les intérêts de
cet article sont nombreux. Il revient notamment sur l’analyse du phénomène
comme illustration possible du réchauffement climatique. Cependant, il
s’agit bien d’une hypothèse de travail, car la climatologie est une
science trop récente pour qu’on puisse tirer des conclusions hâtives.
D’autant que les scientifiques ont retrouvé dans l’histoire française
de courtes périodes – en général d’une vingtaine d’années –
ayant vues de très nombreuses inondations.
Autre
saga, autres acteurs : les opérations de pompage du Levoli Sun, le
chimiquier échoué depuis le 31 octobre 200 à 35 kilomètres au
nord-ouest de La Hague a commencé le 18 avril 2001. Le planning prévoit
qu’elles vont durer 38 jours ! Cette longueur des opérations est
expliquée par la présence de forts courants marins, qui les rendent
difficiles. L’épave contient différents types de substances
polluantes : du styrène, de l’alcool isopropylique, et du méthyl-éthyl-cétone,
ainsi que du fuel servant à la propulsion du navire. Les opérations
les plus délicates concernent la première substance et le fuel, les
deux autres seront relâchées dans la mer, en raison, dit-on, de
l’absence d’effets polluants et de leur caractère biodégradable.
Les deux premières opérations vont consister dans le pompage des
substances, réalisées à l’aide de robots dont l’un d’entre eux
a pour mission de percer la coque de l’épave.
II. Actualité des conventions du droit international de
l’environnement.
Les
dates de la prochaine réunion des Etats parties à la Convention sur
les changements climatiques sont maintenant connues : elle aura
lieu des 29 octobre au 9 novembre 2001, à Marrakech eu Maroc. Pour plus
d’informations, consulter le site maintenu par le secrétariat de la Convention.
Le
groupe intergouvernemental sur l’évolution climatique (GIEC) s’est
réuni des 4 au 6 avril 2001, à Nairobi au siège du Programme des
Nations Unies pour l'environnement (PNUE), pour la 17e fois. La
prochaine réunion est d’ores et déjà fixée des 24 au 29 septembre
2001 à Londres. Rappelons que le GIEC a été créé par L’Organisation
météorologique mondiale (OMM) et le PNUE. Ses missions sont l’évaluation
des données scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes
à la compréhension des risques associés aux changements climatiques.
Son siège est fixé à Genève. Nous avons déjà abondamment souligné
le rôle très important que le GIEC joue dans le cadre des négociations
liées aux changements climatiques, à l’intérieur de la Convention
des Nations Unies portant sur ce domaine (voir chroniques
précédentes). Ses rapports font souvent un bruit
retentissant. Au niveau de sa structure, le GIEC est divisé en trois
groupes de travail et une cellule de travail. Le groupe de travail I
s’intéresse aux aspects scientifiques du système climatique et du
changement climatique. Le groupe de travail II se penche sur les aspects
scientifiques, techniques, environnementaux, économiques et sociaux de
la vulnérabilité au changement climatique, et des conséquences négatives
et positives sur les systèmes écologiques, les secteurs socio-économiques
et la santé humaine. Ce faisant, il se concentre sur les thèmes régionaux,
sectoriels, et inter-sectoriels. Le groupe de travail III examine les
aspects scientifiques, techniques, environnementaux et sociaux de
l’atténuation du changement climatique ainsi que des aspects méthodologiques
des thèmes transversaux. La cellule de travail traite des inventaires
nationaux des gaz à effet de serre. Le GIEC s’est penché sur un
certain nombre de question procédurales et
méthodologiques (fréquences des rapports, production de
rapports généraux ou de rapports spéciaux, procédures d’adoption
des rapports, structure du bureau et des groupes de travail).
La
réunion des Etats parties au Protocole de Montréal se tiendra à
Colombo au Sri Lanka du 15 au 19 octobre 2001. Pour plus
d’informations, consulter le site maintenu par le secrétariat du Protocole.
La
Commission du développement durable tient sa neuvième session du 16 au
27 avril 2001. Rappelons brièvement que la Commission résulte du Plan
d’action 21, programme d’action adopté par la Commission des
Nations Unies sur le développement durable (CNUED), en juin 1992.
C’est dans le Plan d’action 21 que la création de la Commission du
développement durable est envisagée. Elle a pour mission de
s’assurer du suivi efficace de la CNUED, d’impulser la coopération
internationale et de rationaliser les capacités intergouvernementales
en matière de prise de décisions et d’évaluer l’état
d’avancement de l’application du Plan d’action 21. C’est dans la
résolution 47/191 que l’Assemblée générale des Nations Unies créait
la Commission du développement durable (texte
de la résolution en anglais sur le site de l'ONU). Depuis,
elle s’est réunie huit fois. Un certain nombre de discussions seront
envisagées lors de la neuvième session. Elles porteront sur les thèmes
de l’énergie et de l’atmosphère, l’information au service de la
prise de décisions, la participation et la coopération internationale
su service de l’instauration d’un environnement incitateur, et le
secteur économique des transports.
Thierry
Vaissière
thvais@noos.fr
25 avril 2001
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