I.
- Événements récents
Dans
une précédente chronique, nous signalions le commencement des opérations
de pompage du Ievoli-Sun. Un nouvel article paru dans Le
Monde datant du 6 mai 2001 précise que celui-ci est dorénavant
achevé. L’épave a été vidée de la quasi totalité de son contenu,
cependant, tout n’a pas pu être récupéré. Il ne subsiste
aujourd’hui que 16 m3 de fioul ; en revanche, 1 500 m3
de styrène n’ont pas pu être remontés et se sont dilués dans la
mer, ce qui pose un certain nombre de problèmes, puisque cette
substance est très cancérigène. De plus, les autorités françaises
ont décidé de déverser en mer 2 700 tonnes d’alcool isopropylique
et de méthyle-éthyle-cétone en raison des capacités de dispersion de
ces substances dans la mer. Greenpeace vient d’engager un recours à
ce sujet.
Une
dépêche du Monde daté du 6 mai 2001 précise que l’association
Ecologie sans frontière vient d’engager une action devant la
Commission européenne. Il s’agit plus précisément d’un recours en
manquement contre l’Etat français. Il est notoire que c’est
notamment par ce biais que les institutions communautaires contrôlent
l’application du droit communautaire. Cette action vise à contraindre
l’Etat français à agir dans le domaine de la pollution atmosphérique.
Les
débats tournant autour de l’application du Protocole de Kyoto dont
nous nous sommes fait l’écho précédemment continuent.
L’administration américaine essaie de trouver une alternative à
proposer aux Européens lors du prochain sommet européen dont le président
Bush est l’invité. Il semble que les propositions américaines vont
porter sur une application volontaire, mais non obligatoire, par les
entreprises des réductions des émissions de gaz à effet de serre. De
son côté, le Japon a fait savoir qu’il était décidé à appliquer
à la lettre les dispositions du Protocole, ce qui va rendre la tâche
des Etats-Unis encore plus ardue. Ils risquent de se trouver complètement
isolés dans ce débat surtout si le président américain ne parvient
pas à convaincre ses partenaires européens. Pour conclure sur ce
point, certains changements politiques internes aux Etats-Unis risquent
de rendre les positions de la nouvelle administration encore plus
difficile à tenir. Depuis la fin mai, le président Bush ne dispose
plus de la majorité au Sénat, en raison de la défection d’un sénateur
républicain.
II.
- Actualité des conventions du droit international de
l’environnement.
La
Convention sur les polluants organiques persistants devrait être signée
par 100 Etats. Elle avait été négociée en décembre 2000 à
Johannesbourg, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE). Elle concerne l’élimination de douze
substances organiques les plus polluantes, très rarement fabriquées
par les Etats développés. Pour une fois, les Etats-Unis ont été empressés de signer ce nouvel instrument. Des informations
à son sujet peuvent être trouvées sur le site Internet du PNUE (Stockholm Convention on Persistent Organic Pollutants).
L’historique de cette convention est le suivant. En 1997, le Conseil
du PNUE prenait une décision n° 19/13C concernant la nécessité
d’agir pour protéger la santé de l’homme et l’environnement, par
la réduction et/ou l’élimination des émissions de polluants
organiques persistants. Cette décision visait dès le départ la négociation
et la conclusion d’un instrument contraignant pour les Etats.
Nous
signalions dans notre précédente chronique que la Commission du développement
durable tenait sa neuvième session du 16 au 27 avril 2001. Les
discussions ont porté sur les thèmes de l’énergie et de l’atmosphère,
l’information au service de la prise de décisions, la participation
et la coopération internationale au service de l’instauration d’un
environnement incitateur, et le secteur économique des transports. Nous
ne disposons pas encore des résultats définitifs des débats, mais
ceux-ci ont été marqués par la très grande lenteur des négociateurs.
Ensuite,
la Commission sur le développement durable s’est réunie du 30 avril
au 2 mai 2001 à New York. Elle agissait comme Comité préparatoire du
sommet mondial sur le développement durable qui doit se tenir en 2002
à Johannesburg. La réunion s’est déroulée dans une atmosphère
assez sereine et de bonne collaboration, même si de multiples problèmes
doivent être résolus d’ici la tenue du sommet.
Les
débats s’articulent déjà autour de plusieurs thèmes, tels que les
conséquences de la mondialisation, et de la notion même de développement
durable, qui oppose le Nord et le Sud. L’ensemble des participants
vont se réunir dans différentes régions du monde pour discuter de ces
questions.
Thierry
Vaissière
thvais@noos.fr
11 juin
2001
Chronique
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